Hier après-midi, au cours d’une émission spéciale à l’Ortc, le directeur général de la Santé, Aboubacar Saïd Anli, le président du comité scientifique, Ahamada Saïd Fazul, et l’épidémiologiste Mohamed Hafidhou ont expliqué le protocole qui aboutit à la déclaration d’un cas d’une maladie grave dans un pays. Avant de détailler leurs explications sur le protocole à mettre en place pour déclarer un éventuel cas de la maladie au pays, la chaine nationale a diffusé les déclarations du chargé de communication du centre qui rejetait en bloc toute implication sur la diffusion de la copie des conclusions d’un scanner qui fait état de l’existence d’un cas d’une pneumopathie type Covid19. «Cet acte ne nous ressemble pas, le centre d’imagerie médicale n’a jamais publié sur les réseaux sociaux les résultats d’un examen. Les résultats quelque soit la nature sont placés dans une enveloppe sceller et adressés aux médecins prescripteur».
Au sujet de cette conclusion rendue publique, le directeur général de la Santé soutient qu’un scanner tout seul ne peut permettre de confirmer un cas. «Le scanner aide, mais ne pose dans de conclusions définitives. Pour dire qu’un patient est atteint du Covid-19, il faut la réunion de trois éléments, des résultats des analyses sanguines ou des écoulements du nez et un diagnostic», a tenu à expliquer Aboubacar Saïd Anli. Pour le directeur de la santé, en dehors de ces éléments, le milieu et la fréquentation du patient sont à tenir compte car la maladie est très contagieuse. «Si on n’a pas été en contact avec une personne contaminée, on ne peut pas attraper la maladie».
Dans son intervention, le directeur de la Santé a dit être étonné de cette information car conformément à leur formation et au serment d’Hippocrate, «le secret médical est inviolable. Les résultats des examens médicaux son consignés dans une enveloppe scellée et c’est uniquement le médecin prescripteur qui peut ouvrir cette enveloppe».
Pour revenir au scanner du centre imagerie médicale du docteur Saïd Soimihi, l’épidémiologiste Mohamed Hafidhou ne compte pas laisser faire ce qu’il qualifie de «manquement grave». Selon lui, «même le centre déclare haut et fort que cette fuite ne vient pas de chez eux», cependant, ces déclarations n’ont pas convaincu l’épidémiologiste. De son avis, «ce document publié sur les réseaux sociaux vient de chez eux, nous sommes en face d’un manquement grave, d’une sérieuse faute professionnelle, il faut qu’il ait des sanctions car ils n’avaient pas le droit de publier ce document qui relève du secret médical». A ce sujet, le directeur de la santé a soutenu que «le code de la santé prévoit et punit ces genres de manquements et le code doit être appliqué à la lettre car ce qu’ils ont fait est grave. La publication de ces résultats a fortement nourri la psychose chez les gens et cela est intolérable. Le radiologue du centre d’imagerie médicale a fauté et il sera puni», a promis le directeur général de la santé.
Interrogé sur la procédure à mettre en place avant de confirmer un cas du Covid-19, l’épidémiologiste a soutenu qu’il faut au préalable une investigation médicale. Selon lui, avant de déclarer un cas confirmé beaucoup de chose doivent être mis en place. «Le comité des médecins doit se réunir pour examiner ensemble le dossier du patient, ils doivent se mettre d’accord sur les conclusions avant d’informer la personne qui est habilitée de l’annoncer publiquement. C’est pourquoi, il y plusieurs comité comme celle de la prise en charge car après la confirmation d’un cas, il faut une prise en charge». En élargissant ses explications, le directeur de la santé a ajouté qu’après suspicion et examen, le médecin prescripteur doit s’approcher du comité scientifique pour lui informer de son signalement, étant donné que c’est une maladie à déclarer et ensuite, le comité a l’obligation de notifier l’Oms.
Par rapport au signalement du cas de Covid-19 d’un français en provenance de Moroni rapatrié sur Mayotte, «une enquête a été menée auprès des proches de cette personne et rien n’a été détecté. Nous suivons de près les gens qui ont côtoyé les proches de cette personne signalée et ces gens ne présentent aucun symptôme». Quant à la question de la fiabilité des résultats, le président du comité scientifique, Ahamada Saïd Fazul, a rappelé l’importance du Pcr. Sans le Pcr, nous ne pouvons pas certifier la fiabilité des résultats. Heureusement, cet appareil va arriver au pays dans les prochains jours.
Selon mes dernières informations, le colis est déjà arrivé à Dar-es-Salm. Selon le président du comité scientifique, «les autorités ont anticipé les procédures dans l’achat de cet appareil, mais la demande est très forte c’est la raison de ce retard».
Rappelant l’aspect grave de cette maladie, ces autorités de la santé invitées par nos confrères de l’Ortc ont appelé la population à renforcer leur vigilance afin d’ériger une barrière contre cette maladie. «Nous devrons nous mobiliser et appliquer scrupuleusement les mesures barrières afin d’empêcher cette maladie de pénétrer dans notre pays et nous invitons les gens à éviter les fausses informations car la situation est difficile», ont conclu ces responsables devant notre confrère Soilihi Abdallah Moina.