« Plusieurs pèlerins mahorais prennent leur visa à Moroni», affirme le directeur de l’agence nationale du Hedj et de la Oumra (Anho), clarifiant les rumeurs selon lesquelles les pèlerins mahorais prendront leurs visas à Mayotte. Ainsi, comme l’on se rapproche de la date de l’accomplissement du cinquième pilier de l’islam, la question est d’actualité. Abdoulfatah Said Mohamed dit avoir appris dans les réseaux sociaux que l’Arabie saoudite allait apposer les visas des candidats mahorais au pèlerinage 2019 à Mayotte. Il rappelle qu’avant il y’avait une ambassade aux Comores et que les pèlerins comoriens prenaient leur visas au Yémen. Plusieurs pays du monde sont autorisés à émettre les visas via le système établi par le pays hôte. Chaque pèlerin a le choix de prendre le visa où bon lui semble. Tout comme il y a des Comoriens, résidant en France ou à l’île de la Réunion, qui prennent leurs visas pour le Hadj en France pendant que d’autres préfèrent le prendre à Moroni. « Tout dépend du choix du pèlerin », insiste le directeur de l’Anho qui ajoutera qu’un Comorien qui réside à Ngazidja, par exemple peut aller demander le visa à Mayotte et faire partie du quota de Mayotte.
En tout cas, selon Abdoulfatah Saïd Mohamed, l’information selon laquelle les visas des pèlerins mahorais pourrait s’avérer vraie selon les réalités actuelles de l’apposition du visa du hadj. Il indique cependant que plusieurs mahorais prennent leurs visas à Moroni, mais préfèrent utiliser leurs passeports français. «Le fait qu’à Mayotte, il y ait un service qui émet les visas n’a aucune incidence. Ils choisissent où prendre le visa en fonction du tarif. D’ailleurs, le système actuel laisse aux pèlerins le choix de demander leurs visas en ligne », laisse entendre Abdoulfatah Saïd Mohamed.
Comme l’île comorienne occupée est toujours sous administration française, les Mahorais « sont dans le quota de France ». « Le nombre de pèlerins mahorais inscrits dans le quota de leur pays d’origine, les Comores, reste les mêmes, nous avons entre 60 et 80 candidats au pèlerinage qui se sont inscrits dans les agences à Moroni. C’est le même nombre enregistré chaque année », affirme le directeur de l’Agence du hadj et de la Oumra. Abdoulfatah Saïd Mohamed regrette en outre que depuis 2005, les Comores n’eurent pas transmis les derniers chiffres du recensement aux autorités saoudiennes pour prouver la hausse de notre population et demander une révision de notre quota limité jusqu’ici à 850 pèlerins. « Chaque année, nous sommes obligés de demander un surplus », confesse-t-il.
S’agissant du tarif du hadj qui est trop élevé, le directeur de l’Anho indique que ce n’est pas le gouvernement qui décide du package, mais l’agence nationale du Hadj et du oumra qui propose le tarif en fonction des services, et le gouvernement approuve ou désapprouve. Le billet coûte 700.000fc cette année et le droit du sol qui était à 100.000fc l’année dernière aurait doublé pendant que le taux de change est passé de 112 à 118fc, ainsi qu’une taxe de 5% instaurée dans tous les services. Cette année, l’Anho a proposé un tarif de 2.047.674 fcs. « Le gouvernement qui jugeait ce tarif trop élevé a injecté 300.000 fcs dans le package, c’est pour cela qu’il est à 1.850.000 fcs. Nous devons remercier au gouvernement pour ce geste », raconte Abdoulfatah soulignant qu’il faut s’attendre à ce que les années à venir le tarif soit encore élevé, car le gouvernement ne peut pas toujours continuer à subventionner le Hadj pendant que d’autres projets doivent être mis en œuvre.