Arrivés à la Mecque mercredi et jeudi derniers, certains pèlerins comoriens n’auraient pas été logés dans les hôtels réservés. Un membre de l’Agence nationale du Hedj, pointe du doigt son directeur général et l’accuse de «mauvaise organisation».
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Youssouf Abdou Toyb de l’Agence nationale du Hedj soutient, en effet, que le directeur aurait «menti car il a dit avoir loué des hôtels pour 1200 personnes or ce samedi matin [l’information nous a été livrée samedi dernier, Ndlr], certaines personnes ne sont toujours pas logées à Makkah» .Selon lui,
cette responsabilité incombe à Fatah et non au gouvernement.
Il regrette que le directeur de l’Agence nationale du Hedj ait pris un engagement devant les membres de sa structure sans le respecter.
Notre interlocuteur, qui n’a aucune responsabilité dans l’institution où il est recruté et payé, rapporte que c’est le même cas pour plusieurs de ses collègues.
L’Agence nationale du Hedj est composée de 23 personnes. Fatah travaillait avec deux personnes seulement. Nous autres n’avons aucune tâche attribuée. Je me demande pourquoi payer des gens s’ils n’ont rien à faire,
dénonce Youssouf Abdou Toyb. Bilal Soidik, responsable technique de l’Agence nationale du Hedj et administrateur du système informatique saoudien du hedj, indique qu’en Arabie Saoudite, il n’ya pas de visa sans réservation d’hôtel de Médine et à Makkah payée et validée dans le système.
«Le problème que nous avons est que le propriétaire de l’hôtel a exagéré et mis le nombre de lits de façon non conforme. Dans un espace de trois lits il a mis cinq à six», soutient-il.
Douze membres
A propos des membres qui composent l’Agence nationale du Hedj, il affirme que la structure est composée de 23 personnes, dont 15 de base et un personnel médical de 8 personnes, soit 4 médecins et 4 infirmiers.
«Parmi les 15 personnes de bases, il y’ a le médecin chef de l’équipe médical, un journaliste et un chauffeur. Donc les administrateurs de l’Agence du hedj sont douze, mais pour leur travail ce n’est pas encore le moment d’évaluer la part de chacun», confie-t-il.
Cependant, le directeur de l’Agence nationale du Hedj révèle l’origine du problème des chambres d’hôtel. Abdoulfatah Saïd Mohamed assume que «selon le contrat que nous avons signé, une chambre ne doit pas contenir plus de 4 lits et le responsable de l’hôtel a mis 6 à 8 lits par chambre.
Ils sont trop serrés et l’on monte sur un lit pour aller vers un autre, je ne pouvais pas accepter cela. J’ai refusé à ce que nos pèlerins occupent ces chambres, le responsable de l’hôtel est tenu de respecter notre contrat».
Il soutient que le pèlerin a payé 1.135.000 francs et il doit vivre dans de bonnes conditions.
J’ai refusé ces chambres afin de montrer que cela n’est pas de notre faute, mais du propriétaire de l’hôtel qui n’a pas respecté sa part du contrat. Même les pèlerins m’ont compris,
explique-t-il. Pour rejeter toute responsabilité dans cette affaire de logement des pèlerins, le directeur de l’Agence nationale du Hedj a indiqué qu’un autre hôtel a déjà été loué. «Le gouvernement a avancé trois cent mille rial, soit 32 millions de francs comoriens, pour reloger 86 personnes dans cet hôtel que nous venons de louer», annonce le chef de l’agence comorienne du hedj qui précise qu’une fois l’argent de l’hôtel versé, 15% de cette somme restera bloqué.
Et s’il ya des problèmes, le pays sera remboursé. «Mais nous avons porté plainte contre le propriétaire du premier hôtel, le ministère du hedj va faire son travail et s’il trouve que nous sommes conformes, 15% de l’argent versé pour l’hôtel sera remboursé à notre pays une fois le hedj fini», tient à préciser Abdoulfatah qui accuse, au passage, les responsables des agences de voyage de ne pas prendre leurs responsabilités, notamment par le manque d’information et de communication auprès des pèlerins.