Le président de l’Union des chambres de commerces, d’industrie et d’agriculture (Uccia), Chamsoudine Ahmed, a tenu un point de presse hier dans son bureau pour saluer l’initiative de l’Etat de soutenir les commerçants, le secteur privé en général. Le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, a évoqué mercredi, dans son compte-rendu hebdomadaire, la problématique de la cherté de la vie et la hausse des prix des produits de première nécessité. (PPN)

Une réduction du taux d’emprunt bancaire

Il a fait savoir que le gouvernement est prêt à soutenir les commerçants capables de stocker plus de dix conteneurs de produits et se porte non seulement garant des prêts mais aussi facilitateur dans les négociations avec les banques (Eximbank, Bic et Union des Meck) pour réduire le taux d’intérêt.
L’Uccia et les réseaux des chambres de commerce ont tenu à féliciter le gouvernement d’avoir mis à la disposition du secteur privé cette caution pour les accompagner dans leurs importations de produits de première nécessité ainsi qu’une réduction du taux d’emprunt bancaire. «Celui-ci a été bien accueilli par le secteur privé même si certains importateurs considèrent que la crise actuelle n’est pas liée essentiellement à leur capacité de financement. Aussi, nous réitérons aux autorités de prendre encore les mesures complémentaires que nous avons déjà relayées dans les notes que nous avons soumis au ministre de l’Economie pour résoudre les disfonctionnements et les perturbations de la chaîne logistique», peut-on lire dans le communiqué de presse de l’Uccia.

La production locale

Selon le président de l’Uccia, «c’est une solution qui tombe au bon moment. Nous avons eu Kenneth et ensuite la covid-19, ont déreglé l’ensemble du marché international. Cette enveloppe de cinq milliards constitue une bouffée d’oxygène au niveau des entreprises et permettra encore de pallier à certains manques de trésorerie pour pouvoir faire face à leurs commandes».
Concernant la crise de ces derniers temps, la problématique de la cherté de la vie et la hausse des prix des PPN, «cette pénurie connaitrait son point d’arrêt à partir du mois d’octobre», selon les importateurs. «Beaucoup de commandes sont en cours, certaines ne sont pas encore embarquées. Et il n’est pas exclu qu’à la conjoncture actuelle de pénurie, succèdent des tensions sur les stocks en créant des sur-stockages qui viendraient encore fragiliser les finances des opérateurs». L’Opaco, par la voix de sa présidente, Sitti Djaouharia Chihabiddine, actuellement à l’étranger, «salue la mesure prise par le gouvernement» et dit attendre voir sa formalisation. «La nouvelle Opaco salue la mesure prise par le gouvernement de mettre en place un fonds de garantie de 5 milliards en faveur des opérateurs économiques pour lutter contre la vie chère», a souligné Sitti Djaouharia Chihabiddine.

«Nous attendons la définition des critères d’éligibilité et les modalités de fonctionnement pour une meilleure appréciation de cet outil de cautionnement.  Elle se félicite de voir le gouvernement commencer à prendre en compte les propositions des organisations patronales. La nouvelle Opaco réagira prochainement plus en détail sur cette mesure», a-t-elle ajouté.Pour remédier à ces problèmes, les acteurs économiques militent pour la production locale qui selon eux, devient un passage obligé et doit être soutenue car le pays ne peut plus continuer à dépendre des importations. Un pays qui devient de plus en plus vulnérable avec les tensions régionales qui se profilent à l’horizon dans le canal du Mozambique.

Par Yahya Zakaria