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Pénurie de farine et de sucre I Le mois de Mawulid en est-il la cause ?

Pénurie de farine et de sucre I Le mois de Mawulid en est-il la cause ?

Société | -   Mhoudini Yahaya

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Les boulangeries de la capitale sont bondées de monde, tant la demande de ces « biscuits comoriens » est forte pendant cette période. «En une journée, nous pouvons avoir cinq commandes, c’est-à-dire cinq villages qui en demandent. Ce sont des milliers de biscuits que nous produisons chaque jour », a fait savoir Ali Ahmada, un jeune homme qui travaille dans une boulangerie du quartier Toping.

 

Les citoyens font face à une pénurie de sucre mais aussi de farine. Pour rappel, le prix d’un sac de 25 kilogrammes de sucre était de 15 000 francs, et celui de la farine était de 9 500 francs, il y a encore quelques semaines. Ces prix ont connu une véritable hausse depuis un an déjà, mais tant que ces produits étaient disponibles sur le marché, les consommateurs n’avaient guère le choix. Cependant, depuis un certain temps, ces deux produits ont complètement disparu du marché.

Les obtenir relève désormais d’un véritable parcours du combattant. Et si certains parviennent à en trouver, le prix du kilogramme varie entre 600 et 750 francs. Ce lundi, nos équipes ont parcouru les différents magasins du nord de la capitale à la recherche de ces deux produits, mais en vain. Les vendeurs que nous avons interrogés ont presque tous pointé du doigt le Mawulid, cette fête religieuse musulmane qui célèbre la naissance du prophète Muhammad (PSL) chaque troisième mois du calendrier musulman. En effet, depuis un mois, différentes localités comoriennes commémorent la naissance du prophète Muhammad (PSL), un moment de joie pour les musulmans du monde entier.

Des queues devant les boulangeries

Dans les moments d’aisance comme dans la difficulté, les gens se réunissent pour célébrer le Mawulid. Ils récitent les versets coraniques, racontent sa biographie et se rappellent de ses bonnes qualités. Au cours de la cérémonie, des galettes comoriennes, emballées dans des sachets, sont distribuées aux participants, qui peuvent se compter par centaines, selon la localité qui célèbre cet événement.Les boulangeries de la capitale sont bondées de monde, tant la demande de ces « biscuits comoriens » est forte pendant cette période. «En une journée, nous pouvons avoir cinq commandes, c’est-à-dire cinq villages qui en demandent. Ce sont des milliers de biscuits que nous produisons chaque jour », a fait savoir Ali Ahmada, un jeune homme qui travaille dans une boulangerie du quartier Toping.


Dans les marchés, la réponse des commerçants est presque la même. « Nous sommes conscients que cette pénurie est liée à cette période de Mawulid. Sinon, ces deux produits ne connaissent presque jamais de pénurie, comparés au riz et à d’autres produits», croit savoir Soilahou Mmadi, propriétaire d’un magasin à Volo-Volo. Même son de cloche pour son voisin d’à côté, qui reste convaincu que cette pénurie prendra fin une fois que ce mois sera derrière nous. « Le sucre et la farine sont énormément demandés par les boulangers en cette période, et c’est normal. Mais je suis sûr que tout rentrera dans l’ordre d’ici quelques jours », espère-t-il.
Le ministère de l’Economie, n’a pas donné suite à nos sollicitations, de donner son avis sur la question.

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