La population fait face, depuis quelques semaines, à une véritable pénurie de farine sur l’ensemble du territoire malgré l’arrivée de plusieurs cargaisons. La farine est considérée comme un produit alternatif au riz. Après avoir fait le tour différents magasins à Volo Volo, un seul magasin sur une trentaine visitée dispose de quelques sacs de farine en vente. Cinq sacs pour être précis.
«8000 francs le sac», nous répond le propriétaire. «Vous pourrez faire le tour et même longer la ruelle jusqu’au rond-point Salimamoud, vous n’en trouverez pas. Il me reste cinq sacs et je vous conseille d’en prendre», nous a conseillé Abdourahim Mamoune, le propriétaire du magasin qui nous a d’abord confondu à un acheteur avant de lui faire comprendre qu’il s’agit d’un travail de journaliste sur le terrain.
Un problème de transport
Une situation qui risque d’impacter la filière de la boulangerie. En effet, aux environs de dix-heures, la boulangerie Nassib n’a plus de pain et à quelques kilomètres, la boulangerie Madjdat, elle, de son côté, a fermé ses portes. Quant à la boulangerie du quartier Mangani qui vient récemment de déménager au quartier Sahara, un des employés nous apprend que depuis lundi ils n’ont pas pu travailler. «Je travaille de 20 heures jusqu’à tard dans la nuit mais hier soir j’ai été contacté pour me prévenir que nous n’allons pas travailler car il n’y a plus de farine. Cela dure depuis quelques semaines», a avancé Ali Ahamada.
Joint au téléphone, le président du collectif des boulangers, M’madi Ahamada, parle d’un problème qui relève des importateurs. Et que c’est auprès d’eux que nous devrions nous renseigner. «Nous avons nos propres fournisseurs qui nous vendent la farine mais pour le moment ils n’en ont plus. Un de nos fournisseurs attend depuis un bon moment une cargaison qui est bloquée quelque part. Récemment, nous avons eu une petite quantité provenant de Dar-es-Salam mais je pense qu’il s’agit d’un problème de transport car les commandes ont été faites mais plusieurs cargaisons sont bloquées à Dar-es-Salam», a expliqué M’madi Ahamada. On ignore si les autres îles vivent la même situation qu’à Ngazidja.
Notons qu’avec la hausse constatée du prix de la farine dans le monde, le gouvernement s’était engagé, en juin dernier, à subventionner le secteur de la boulangerie en déboursant la somme de deux cent millions de francs pour appuyer le secteur alimentaire. Nous avons tenté de joindre, à maintes reprises, les propriétaires des magasins Nardass, l’un des importateurs de farine aux Comores, en vain.