Le sucre se fait très rare depuis près de deux semaines dans les épiceries ainsi que dans les marchés. S’en procurer devient un véritable parcours du combattant. Et si certains venaient d’en trouver, le prix du kilogramme varie entre 650 et 800 francs au lieu 400 et 500 francs.
Le sac de 25kg vendu à 7000 francs avant le ramadhwani, et à 9000 francs il y a quelques semaines coûte aujourd’hui 17000 francs. Une situation qui laisse sans mots les vendeurs rencontrés dans les marchés. «Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’acheter le sucre pour le vendre ensuite. Car, je serais dans l’obligation d’en vendre à un prix élevé qui choquerait ma clientèle», avance un épicier du quartier de Djomani, ajoutant que ses clients refuseront le prix du kilo à 800 francs.
Interrogé sur les raisons éventuelles de cette hausse des prix, l’épicier Abou pointe du doigt la rareté du sucre et l’absence d’une véritable chaine d’approvisionnement des produits dans le pays. «On n’a pas de sucre parce que les grossistes n’en ont pas dédouané. Pourtant, le produit se trouve déjà au port de Moroni», explique-t-il. Il ajoutera que les grossistes ne leur vendent pas le sucre comme avant et qu’ils se devront de revoir aussi leurs marges de bénéfices. «Si avant le ramadhwani, on le sac de 25kg était vendu à 17 000 fc, que deviendra notre marché dans trois mois ?», s’est-il interrogé.
7.000, 8.500, 9.000, 9.500 et 17.000 francs
De son côté, l’épicier Daniel rencontré à Volo-volo regrettera quant à lui le retard de dédouanement des conteneurs au port de Moroni. Les prix sont encore un peu plus élevés dans les régions reculées de la capitale.Dans certains quartiers de la capitale, le prix du kilo du sucre est fixé à 650 francs.
Mais les prix varient d’une boutique à une autre. «Je dirais que ceux qui en vendent à 650 francs sont ceux qui sont en train d’épuiser leurs stocks d’il y a deux mois. Ceux qui en achètent à 17 000 francs le sac de 25 kg nous en vendent à 750 francs ou 800 francs», lance un habitant de la zone. Les marchands regrettent le manque de réaction de la population. «Le citoyen n’a aucunement le droit de se soulever contre tout ce qu’on nous impose. On se doit donc de nous taire espérant que cela changera un jour».