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Pénurie des denrées de base I Le Modec appelle à l’union des parties prenantes

Pénurie des denrées de base I Le Modec appelle à l’union des parties prenantes

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Au cours d’une rencontre avec la presse, le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Mourad Bazi a alerté sur «les temps difficiles» qui peuvent s’annoncer et appelle à «une professionnalisation des secteurs clés» mais aussi à «un dialogue public-privé».

 

Le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Mourad Bazi, a rencontré la presse samedi 1er octobre dernier en début de journée à son bureau. L’opérateur économique a jugé nécessaire de s’exprimer surtout à cause notamment de ce contexte inédit marqué par une grave crise de riz.«Beaucoup pensent qu’il est temps de libéraliser l’importation du riz. Ce n’est pas comme cela que nous devons procéder, il faudrait le faire par étape, du fait de la sensibilité du produit», a expliqué le conférencier. Pour lui, la crise qui secoue l’Onicor et au-delà le pays tout entier est d’abord un problème de management de sa direction générale. «Les pouvoirs publics doivent procéder à la mise en place des Conseils d’administration dans toutes les sociétés d’Etat. Les décisions qui y sont prises doivent être collégiales», a-t-il proposé.
Au-delà du riz, le président de cette organisation patronale a usé d’un ton alarmiste en ce qui concerne les produits de première nécessité frappés de plein fouet par une inflation.

«Un vrai» dialogue public-privé

Il y a quelques mois, 5 milliards ont été accordés à des opérateurs économiques à des taux d’intérêt préférentiels afin de favoriser l’importation de ces produits ainsi que leur disponibilité sur le marché à des tarifs plus accessibles pour la population. «Il aurait fallu faire appel à un groupement d’intérêt économique(GIE). Pour plus d’efficacité dans la recherche de solutions contre la vie chère», a-t-il regretté.


Celui-ci appelle toujours de ses voeux à la mise en place du GIE la mise en place de Gie de ses vœux. Ceci veut dire qu’aussi longtemps que nous tous, acteurs du secteur privé ne nous regrouperons pas pour étudier comment approvisionner le pays en produits de première nécessité, cette situation va s’inscrire dans la durée», a-t-il précisé. Et de poursuivre : «il est urgent d’identifier les produits de première nécessité et s’assurer que des seuls professionnels vont en assurer l’importation, sinon un dérèglement venant de l’informel sera toujours à craindre». Le président du Modec a de nouveau plaidé pour un «vrai» dialogue public-privé. «Cette initiative serait salutaire parce que la situation n’est pas près de revenir à la normale», a-t-il alerté. Le vrai dialogue serait en bonne voie et qu’il reste, selon lui, «à accélérer sa mise en place».


Le conférencier a parlé de la multinationale CMA-CGM et ses menaces de ne plus desservir la destination Comores, notamment au sujet de ses conteneurs frigorifiques. Et là, ajoute Mourad Bazi, c’est tout le secteur des produits carnés qui aurait été pénalisé. «Heureusement qu’une solution a été trouvée, Moroni Terminal ayant augmenté sa capacité de branchement électrique. Toutefois, je déplore qu’un nouveau contrat ait été signé sans avoir au préalable posé des conditions qui auraient rendu attractives notre port», a-t-il déclaré. Il espère toujours voir revenir Maersk, l’autre mastodonte qui a tourné le dos au pays depuis le début de l’année.


En évoquant les pistes de sortie de crise, le président du Modec insistera sur le fait qu’il est «temps de professionnaliser les métiers de l’agriculture et la pêche, en votant un budget d’accompagnement des entrepreneurs qui voudront se lancer». En un mot comme en mille, rendre ce secteur attractif pour les jeunes, afin que l’alimentation des Comoriens dépendent moins de l’étranger.

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