Deux mois depuis que les ailes de poulet manquent dans le pays. Il y a de cela deux semaines, cinq conteneurs étaient dédouanés, créant ainsi une petite bouffée d’oxygène chez la population. Des commerçants ont mis l’occasion à profit pour saigner les habitants en leur vendant le kilo à 1750 voire à 2000 francs dans certaines localités. Le carton est vendu à 15000 francs, soit une hausse de plus de 50%.
Des conteneurs bloqués au port de Longoni
La population vit un véritable calvaire et est obligé de se tourner vers le poisson, qui lui aussi n’est pas le plus abordable au marché en matière de prix. Que se passe-t-il réellement et quelle est vraiment l’origine de cette pénurie ? «Ce sont les opérateurs économiques qui devraient nous dire réellement où se trouve le problème», a répondu le directeur général de l’Economie et du Commerce.
Pour Abdou Nassur Madi, c’est à eux de nous dire si des produits ont été commandés et bloqués quelque part ou un problème lié aux armateurs. «Nous avions l’intention de les appeler pour venir partager avec nous et savoir où se situe le problème et si la responsabilité revient au gouvernement, nous allons tout mettre en œuvre pour trouver une solution. S’ils ont commandé les produits et qu’ils sont bloqués à Longoni pour des problèmes administratifs, là en ce moment le gouvernement s’en charge et s’il se trouve que les opérateurs économiques ont des soucis avec les responsables de la gestion du port, le gouvernement tentera d’intervenir même si dans ce cas de figure la responsabilité n’incombe pas pas au gouvernement à cent pour cent», a-t-il expliqué.
Du coté des opérateurs économiques, le problème est toujours le même depuis l’année dernière : le ravitaillement de Longoni à Moroni. «Avant que le bateau n’arrive, j’avais quatorze conteneurs et il n’a emmené que quatre. J’ai plus de quarante conteneurs en attente. Le gouvernement sait ce qui se passe. Et, à mon avis, il doit jouer son rôle de facilitateur pour que les Comores soient ravitaillées d’une manière beaucoup plus rapide», a recommandé Farid Tainamor.L’operateur se demande pourquoi n’y avait –il pas de soucis auparavant avec deux rotations par mois réduite en une seule rotation en ce moment. «On a cumulé deux mois de retard et d’absence de produits et c’est tout à fait normal que la population ressente une crise. Je pense que notre gouvernement doit négocier avec les gestionnaires du port de Longoni et faire une doléance pour que le pays soit ravitaillé dans les bons délais. Le bateau n’est pas arrivé jusqu’à maintenant et on ne peut rien faire de notre côté», a-t-il renchéri.
Le ministère de l’Economie passe à l’action
Farid Tainamor précisera que les conteneurs qui passent par Mombassa arrivent un mois après à Moroni «car eux ne font pas de la rétention de conteneurs mais avec Longoni c’est tout un problème. Dans ces moments de crise, la négociation doit être la clé pour demander à ce qu’on nous ramène dans les meilleurs délais nos containers qui sont à Longoni. La régularité de ravitaillement contribuera à lutter contre l’inflation», a-t-il lancé.A ce sujet, la direction générale de l’Economie et du Commerce a rendu public un ordre de mission en application de l’arrêté N°22-020 Meiiie/Cab portant encadrement de certains produits importés de première nécessité.L’ordre de mission ordonne aux agents de la direction régionale du commerce intérieur (Drci) de procéder à la fermeture immédiate de tout magasin qui ne respecte pas les consignes de cet arrêté et d’établir un procès-verbal à l’endroit des autorités compétentes. «Nous ne serons indulgents envers qui que ce soit et la justice devra être ferme en infligeant des sanctions sévères», a déclaré Abdou Nassur Madi.