Dans quelques jours, un bateau accostera à Moroni pour tenter de résoudre la pénurie de riz qui sévit sur l’île de Ngazidja depuis plusieurs semaines. Pour les citoyens, il est devenu difficile de se procurer du riz ordinaire en sacs de 25 kg ou 30 kg. Ce produit, largement consommé par les Comoriens, est devenu introuvable dans les magasins et boutiques. Ni les grossistes, ni les détaillants n’en disposent. En conséquence, les citoyens se trouvent obligés d’acheter du riz de luxe à un prix plus élevé.
Sur le terrain, la situation reste tendue et une crise s’installe. Dans le quartier de Caltex, nous avons rencontré Maman Barwane, originaire de Mbadjini, qui a parcouru la ville de Moroni sans succès pour trouver du riz ordinaire. Elle exprime son désarroi face à cette situation, en particulier pour ses enfants, car le coût de la vie est élevé et il est difficile de subvenir aux besoins alimentaires sans disposer de suffisamment d’argent. « Nous souffrons beaucoup. J’ai fait le tour de Moroni je n’ai rien trouvé. Imagine, avec nos enfants, qu’est-ce qu’on doit faire dans ce contexte de vie chère. Je suis à la recherche de riz ordinaire il y a déjà un mois», a-t-elle confié, désabusée.
Des niveaux exorbitants du prix du riz
A l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor), Omardine Mohamed, le responsable commercial, nous affirme qu’un bateau transportant 77 conteneurs, dont 70 destinés à Moroni, accostera bientôt. 240 autres conteneurs seraient également en route vers notre archipel, dont 80 pour Moroni, 25 pour Mwali et 135 pour Ndzuani. Cela devrait permettre d’atténuer la pénurie. En ce qui concerne le riz japonais en sac de 30 kilogrammes, arrivé le 14 juillet dernier, il est toujours difficile à trouver, et s’il est disponible, son prix atteint des niveaux exorbitants pouvant aller jusqu’à 17 000 francs.
Pourtant, l’institution chargée de la commercialisation confirme que le prix reste le même pour les sacs de 25 kilos, c’est-à-dire 12 000 francs à l’Onicor en gros et 13 000 francs en détail, soit 500 francs le kilo. Au total, 1 600 tonnes ont été reçues au niveau national, dont 45% à Ngazidja et Ndzuani, et 15% à Mwali, pour une valeur de 640 millions. Du côté des magasins, ils indiquent que cette situation perdure depuis déjà un mois, alors qu’ils devraient recevoir du riz de l’Onicor. Le responsable Krishna de Caltex explique qu’il a reçu 100 sacs de riz de 30 kg, qu’il a vendus en seulement 30 minutes après leur réception, témoignant ainsi de la forte demande qui persiste avec 10 à 20 demandes par jour.
Par Faissoil Fatihoudine
