Les dirigeants de l’Onicor (Office national d’importation et de commercialisation du riz) ont entamé une tournée dans les différentes communes de Ndzuani, pour expliquer à qui veut bien les entendre les raisons du manque de riz dans l’île, et de leur promettre à nouveau l’arrivée prochaine du produit.
La restriction des ventes du riz par les fournisseurs
Lundi, cette mission conduite par le directeur lui-même, Abdou Miroidi, a sillonné la région de Nyumakele, et le mardi ce fut celle de Domoni et Bambao-mtsanga. Un incident s’était même invité à cette sortie, dans une localité de Nyumakele : les villageois, mal informés, ont pensé que la délégation du Dg de l’Onicor était arrivé avec du riz à vendre, et se sont rués en masse à la mairie, lieu où devait avoir lieu la réunion de sensibilisation, qui échoua.
Dans ces tournées, Abdou Miroidi et son proche conseiller, Rastami Mouhidine, ressassent leur argumentaire favori, à savoir que la crise actuelle est née de la pandémie du coronavirus et de la guerre russo-ukrainienne déclenchée au mois de février dernier, avec comme conséquences la restriction des ventes du riz par les fournisseurs ainsi que la rareté des moyens de transport (les bateaux assurant le trafic international).
Pourtant, des commerçants et des armateurs comoriens soutiennent que si le gouvernement suspendait le monopole d’importation du riz et leur laissait la liberté d’aller l’acheter, ils le ramèneraient. Notons d’ailleurs qu’en ce moment dans l’île, des kwasas ramènent de temps en temps du riz à partir de Mayotte.
Rappelons que le mercredi 17 août, le même directeur de l’Onicor avait annoncé l’arrivée d’une cargaison de riz en vrac de 5.000 tonnes au port de Mutsamudu, le samedi 20, et d’une autre quantité conteneurisée au port de Moroni le lundi 22 août.Aucun de ces deux bateaux n’est finalement arrive.
Le mardi, à l’issue de sa tournée, Miroidi a déclaré que le bateau annocé le lundi est en plein chargement à Dar-Es-Salam et sera ici d’ici peu, et que le riz du don annuel du Japon sera également là bientôt, sans précision de date pour les deux navires.Pourtant, à Ndzuani, la crise est de plus en plus aigue, accentuant parallèlement l’inflation. Le jeudi 18 août dernier, des personnes ont été fortement bousculées au point de tomber par terre et de s’évanouir, alors qu’une foule s’était agglutinée devant un magasin de riz basmati, à Mutsamudu.