La pénurie des produits de première nécessité inquiète la population. De nombreux citoyens nous fait part de leur crainte vis-à-vis des mesures prises par le gouvernement et qui semblent ne pas produire substantiellement les effets souhaités.Les commerçants sont devenus une cible privilégiée à cause de la hausse délibérée des prix. Choukrane Ahmed, réparateur de téléphone, interrogé sur la route du marché Volo-volo, souligne que les commerçants vendent leurs marchandises “de manière exagérée et chacun fixe les prix à sa guise”. Selon lui “les prix ne sont pas incontrôlés. Et le gouvernement devrait s’informer de la manière dont les commerçants vendent leurs produits pour pouvoir ensuite réguler et modérer les prix”.
Concernant la pénurie du riz, Choukrane Ahmed achetait le kilo de riz à 600 francs, le prix qui vient d’être fixé par l’Onicor il y a presque un mois et maintenant il “achète à 2000 francs le même kilo et cela ne suffit pas à nourrir toute une famille”. De même pour les autres produits alimentaires, “il est difficile d’acheter des bananes ou du manioc actuellement, on ne peut rien acheter avec 1000 francs, un tas de banane coute 1500 francs, voire plus”, a-t-il ajouté. D’autres difficultés viennent se greffer à cette pénurie terrible : la baisse des capacités financières en dépit de l’absence de chiffres consolidés au niveau des ménages par les services compétents.
“De problèmes à problèmes”
De nombreux parents ne cachent pas leur crainte s’agissant notamment de leurs capacités à faire face à leurs obligations notamment l’achat de fournitures de leurs enfants.A en croire Abdou El Anziz Karim, père de cinq enfants “la rentrée sera difficile cette année sur le plan financier”. L’épicière Hanifa Ali Hamidou, partage cet avis, prédisant une vie difficile dans les prochains mois. “Mes revenus ont considérablement baissé et mon commerce ne suffit qu’à nous nourrir, si cette crise se prolonge, on passe de problèmes à problèmes, le paiement des écolages de mes enfants sera difficile”, a-t-elle soutenu.
Selon un chauffeur croisé en route à Moroni-Hadudja, Takim Ahmed, la flambée des prix cause des difficultés pour la majorité des gens. “Jadis, la situation était au rendez-vous au niveau des prix, ce qui n’est pas du tout le cas en ce moment. En ce qui me concerne, avant quand je rentrais à Mtsamdu ya Washili, 6 000 franc comoriens faisaient l’affaire pour mettre dix litres d’essence dans mon automobile pour un aller-retour, actuellement la donne a catégoriquement changée puisque pour dix litres d’essence il me faut 10.000 franc”, a-t-il dit, se demandant “pourquoi le gouvernement n’arrive pas à ce jour, à trouver une solution adéquate à cette inflation”, insistant notamment sur les produits pétroliers.À en croire Ahmada Bacar, vendeur de vêtements, originaire de Samba Kuni, les clients se font de plus en plus rares. “Il est difficile de faire des bénéfices dans mon business. Si par exemple, je vends un tee-shirt à 5 000 franc, je suis dans l’obligation d’utiliser ma recette le même jour pour nourrir ma famille”.
Par Soillah Hamidou, et Saleh Mohamed Soilihi, stagiaires