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Pénuries de produits de première nécessité I Le processus de sortie de crise est engagé

Pénuries de produits de première nécessité I Le processus de sortie de crise est engagé

Société | -   Nassila Ben Ali

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Pour le ministre de l’Economie, le retard accusé quant à l’entrée en vigueur du plan d’accompagnement des opérateurs économiques annoncé par le gouvernement est dû au travail d’identification des commerçants et entreprises bénéficiaires. Trois listes auraient été constituées. Toutefois, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, s’étonne du retard pris par les opérateurs pour déclencher leurs opérations et contracter leurs crédits. « Comme l’Exim Bank, la Bic-Comores s’est également positionnée pour 2 milliards, le réseau Meck se chargera d’un milliard. Les 500 millions qui restent sont pris en charge par la Bdc».

 

Le plan d’accompagnement de 5,5 milliards annoncé par le gouvernement en septembre pour venir en aide aux opérateurs économiques tarde à entrer en vigueur. Jusqu’alors, aucune avancée n’est signalée et la question alimente les débats sur les réseaux sociaux et les places publiques. Interrogé sur ce retard, le ministre de l’Economie, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, ne fait pas la même lecture des choses. Pour lui, les mesures ne tardent pas, sachant que la crise qu’on traverse est mondiale. Il fait ainsi savoir que les pays les mieux dotés arrivent à s’en sortir rapidement, pendant que d’autres prennent plus de temps pour trouver les solutions idoines en vue d’apporter les réponses aux difficultés mentionnées.

Trois banques déjà positionnées

«Pour notre cas, nous sommes des îles et nous sommes confrontés à des problèmes de transport. Nous avons une petite économie avec des difficultés de financement du secteur privé, mais aussi des entreprises qui ont des difficultés structurelles que la crise sanitaire a réveillées.La crise a aussi montré notre niveau de difficultés», a-t-il d’abord expliqué avant de poursuivre que le gouvernement a pensé apporter suffisamment de ressources, négocier des conditions favorables pour permettre au secteur privé de pouvoir importer rapidement.


Concernant les 5,5 milliards évoqués en guise d’accompagnement, le ministre annonce que la convention est déjà signée entre les banques et l’Etat. «Cela fait trois semaines que celle-ci est signée. Ainsi, la garantie de 5,5 milliards est confirmée. Comme l’Exim Bank, la Bic-Comores s’est également positionnée pour 2 milliards. Pour sa part, le réseau Meck se chargera de 1 milliard. Les 500 millions qui restent sont pris en charge par la Bdc», a indiqué le ministre de l’Economie.

Blocage des produitscarnés au port, rumeurs

Mze Abdou Mohamed Chanfiou concède qu’il y a eu un retard à cause du travail d’identification des commerçants et des entreprises qui souhaitent bénéficier de ce financement. Par contre, selon lui, ce retard ne dépend pas de la volonté des autorités, sachant que la plupart des entreprises ont pris du retard pour se déclarer, pour se montrer disponible.«On a perdu déjà deux semaines dans l’identification. On a dû faire trois listes carrément pour identifier les entreprises et les commerçants intéressés. Ce travail est fait et la dernière liste a été validée il y a à peu près une semaine», a-t-il fait savoir, indiquant que, pour l’ensemble, le dispositif est prêt.
85 entreprises et commerçants vont, à l’en croire, pouvoir bénéficier de cet accompagnement.


«Je regrette vraiment ce retard car les commerçants avaient la possibilité d’amorcer leurs opérations, de passer leurs commandes, de discuter avec les banques pour contracter leurs crédits, dès le lendemain de la mise en place de la première liste. Ainsi ce retard est beaucoup pris du côté des bénéficiaires», a-t-il déploré espérant pour le moment que certains commerçants ont déjà lancé leurs commandes.


L’ancien gouverneur de la banque centrale tient à rassurer la population qu’avec ces mesures, le gouvernement espère que d’ici la fin de l’année les difficultés évoquées trouveront de solutions idoines et que «dès le début de l’année prochaine les problèmes de pénurie et d’inflation seront derrière nous».Concernant l’information selon laquelle les commerçants des produits carnés se sont mis d’accord pour dédouaner un à un, tour à tour, leurs conteneurs afin de maintenir les prix chers, le ministre de l’Economie a balayé tout cela d’un revers de la main et a qualifié cela de rumeur. «J’ai eu au téléphone le directeur général des douanes pour vérifier l’information et il m’a rassuré que cela n’est pas le cas.


Dans tous les cas, je ne vois pas comment un commerçant pouvait importer des produits et les laisser à la douane pour maintenir une situation désastreuse. On n’aurait pas accepté cela. Seulement, il y a des problèmes de financement des commandes, des problèmes de transport, et la solution préconisée sera d’ici la fin de l’année effective», a-t-il expliqué. Pour ce qui est de l’achat d’un bateau pour répondre à la question du transport maritime, Mze Abdou Mohamed Chanfiou a concédé qu’il s’agit effectivement de l’un des problèmes les plus sérieux auxquels le pays ait affronté, car l’une des deux sociétés qui fournissent le pays a arrêté ses activités.

L’initiative d’un bateau est engagée

«C’est pour cela qu’on a moins de bateaux qui passent par les Comores», précise-t-il, rappelant l’initiative prise par le gouvernement pour donner à la société comorienne (Soconam) la possibilité d’acquérir un bateau qui puisse venir compléter ou participer à solutionner ces difficultés de transport. «L’initiative est engagée, elle est en très bonne voie», temporise le ministre qui fait également savoir qu’un commerçant de la place a acheté un bateau mais que celui-ci est bloqué en Malaisie pour des raisons de Covid.Selon le ministre, l’équipe qui devrait aller accompagner le bateau jusqu’à Moroni aurait été bloquée.

 

«Une solution est en train d’être trouvée pour faciliter le passage à cette équipe» a fait savoir le ministre de l’Economie, ajoutant que le commerçant en question va bénéficier d’un financement pour que son bateau- puisse venir rapidement aider à sortir de la crise qui «pénalise la fourniture régulière des produits dits de première nécessité». Pour l’autre solution d’un bateau pouvant relier Dubaï-Moroni en 14 jours, le ministre s’est réservé de donner une réponse certaine.
Toutefois, il a assuré que son collègue des Transports travaille sur ce dossier et que, bientôt, il donnera une réponse quant à la suite «que j’espère favorable pour sortir de la crise».

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