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Pétrole lampant I Des files d’attente malgré les 97 mille litres distribuées par jour

Pétrole lampant I Des files d’attente malgré les 97 mille litres distribuées par jour

Société | -   Nazir Nazi

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Après avoir constaté le phénomène, le service de distribution de la Sch a revu la quantité à la hausse. Malgré tout, les files d’attente se font remarquer dans les stations service. Deux raisons expliqueraient ces files. Et la prochaine cargaison est attendue d’ici le 12 avril.

 

Les jerricans jaunes commencent à s’aligner devant les stations-services depuis quelques jours. Un phénomène qui a semé la panique à l’arrivée du mois sacré de “Ramadhwani”. Les stations sont habituellement prises d’assaut selon qu’une rupture de stock des produits pétroliers se manifeste ou un problème de distribution se ressent au sein de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Le dernier phénomène remonte au mois de décembre dernier suite à une rareté du gasoil.
Et cette fois-ci, les files d’attente perdurent dans les stations du fait que les gens souhaitent se procurer du pétrole lampant. A la station-service du port de Moroni, le pompiste ne distribue pas de l’huile légère à partir de 12H : 30. La cause ? Le compartiment destiné au pétrole lampant est déjà à sec. Fassulata Saïd, revendeuse dudit produit, n’est pas surprise de l’annonce. “Tous les jours, c’est la même chose. Nous venons ici et tout est à sec à partir de 12H ou 13H. Nous voyons un camion-citerne déposer les produits hydrocarbures alors que le pétrole lampant est rare”, fustige-t-elle.


Va-t-on alors vers une pénurie de pétrole lampant pendant ce mois sacré ? Un pompiste de la place, qui préfère garder l’anonymat, explique que la Sch livre 2 mille litres par jour dans les stations-services. “Et il s’agit d’une quantité insuffisante par rapport à la demande actuelle. Les revendeurs exagèrent toutefois, seule la station d’Itsandra reçoit parfois 3 mille litres”, indique-t-il. A l’entendre, ce phénomène se manifeste à quelques jours d’un déclenchement de rupture de stock auprès de la Sch.
Interrogé par Al-watwan, le chef de la distribution de l’établissement public des hydrocarbures, Abdou Mhadjou, tient à rassurer que la société d’Etat est loin de connaitre une pénurie de produits pétroliers. Selon lui, les camions citernes livrent, en cette période, 50 mille litres de pétrole lampant à Ngazidja, 35 mille à 40 mille litres à Ndzuani et 7 mille litres à Mwali destinées aux stations.

Deux explications à la Sch

“Avec cette quantité de 50 mille litres de pétrole lampant, il faudrait 2 500 ménages dont chacune consomme 20 litres par jour : ce qui prouve qu’il ne s’agit pas de simples consommateurs. Ce sont des revendeurs de nos produits qui sont en train de s’en approvisionner de façon excessive”, démontre-t-il. Il annonce ensuite que la prochaine cargaison est attendue d’ici le 12 avril. Alors, pourquoi un tel phénomène ?Abdou Mhadjou avance, par ailleurs, les raisons de ce phénomène auprès des stations-services. Il reste convaincu que la flambée des prix des hydrocarbures au niveau mondial fait planer une inquiétude auprès des revendeurs. Il estime que ces derniers craignent une revision à la hausse des prix au niveau local. “Ces détaillants savent très bien que la Sch vend ses produits à perte car la flambée des prix à l’extérieur est au vu et au su de tout le monde. Et c’est une problématique qui est présentement à l’ordre du jour auprès des responsables de la boite, du gouvernement et du Fmi pour trouver un moyen permettant de supporter cette flambée aux Comores”, s’explique-t-il.


Le chef de la distribution de la Société évoque enfin une autre raison justifiant les files d’attente qui se font à l’heure actuelle remarquer dans les essenceries. Il se souvient que le phénomène se manifeste à l’approche du mois sacré. “L’approvisionnement en pétrole lampant est l’un des préparatifs se faisant préalablement. C’est un phénomène qui se ressent en telle période et qui s’intensifie à cause de ladite inquiétude. Après l’avoir constaté, nous avons revu à la hausse nos quantités de distribution habituelle. Au lieu de 40 mille à 45 mille litres à Ngazidja, nous distribuons 50 mille litres”, fait-il savoir.

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