Les jerricans se multiplient et trainent, dès le début du mois sacré de «Ramadhwani», devant les différentes stations, laissant penser à une grande pénurie du produit en question.
Il suffit de passer devant n’importe quelle station-service pour constater l’image que donnent les files de bidons jaunes. Ainsi, la question reste à savoir s’il est vraiment question de pénurie de ce produit nécessaire consommé en grande quantité aux Comores ou plutôt d’une rupture de stock au niveau des stations-services. Ils étaient nombreux hier, mardi 14 mai, devant la station Muzdalifa pour se procurer du pétrole-lampant. Mais, aucune goutte ne coulait. Selon un pompiste, il y a eu une rupture du pétrole-lampant depuis lundi mais ses collègues et lui ont été en attente d’une livraison.
Au niveau de la station-service «Zangui», située à Usipvo, le gérant, Sultoine Abdourahim Cheikh, parle d’une rupture de stock dans les stations occasionnée par des problèmes de livraison. Il a toutefois tenu à rassurer qu’il n’y a pas de rupture de pétrole au niveau de la Sch. «Avant ce mois sacré, une livraison journalière de quatre mille litres suffisait. Alors qu’actuellement les trois mille litres se vendent même avant 16 h. Mais, comme nous avons notre propre camion-citerne, nous commandons deux livraisons pour une bonne gestion de stock afin d’éviter les ruptures», a-t-il expliqué.
Pas de livraison après 12 h 30 min ?
Il a, par ailleurs, souligné qu’une des deux commandes peut parfois manquer bien que la station Zangui dispose de son propre camion-citerne. La cause ? «A partir de 12 h 30 min, la société comorienne des hydrocarbures ne livre plus de commandes en ce mois de Ramadhwani. Ce qui fait qu’il n’est pas aussi simple de nous procurer les deux commandes à temps en une seule journée à cause des embouteillages dans la capitale fédérale», a regretté le gérant de la station service. Pourtant, a-t-il poursuivi, lui et les autres employés travaillent parfois après la rupture du jeûne pour satisfaire les revendeurs et autres clients.
Peut-on alors arguer qu’il s’agit d’un problème de livraison au niveau de la société comorienne des hydrocarbures ? Et si tel est le cas, où en est-on avec les anciens camions citernes et les trois autres camions citernes acquis en 2017 par la Sch dont chacun aurait coûté «100 millions de francs comoriens ?»
Interrogé au téléphone, le patron de la société comorienne des hydrocarbures, Mgomri Oumara, a affirmé qu’il n’y a pas eu de problème de stock. Mais, «le Comorien est ainsi fait. Il aime toujours avoir de quoi à chamailler», a-t-il répondu. Pour se justifier, il a parlé de l’arrivée d’une cargaison à Moroni il y a dix jours de cela. «Un bateau était là le 4 mai et il a quitté Ndzuani avant-hier», a-t-il indiqué.
S’agirait-il alors d’un problème de livraison ? «Possible. Mais la population stocke plus que d’habitude. Kader de Bonzami m’a dit ce matin être étonné», a-t-il avancé. Quant à l’arrêt des livraisons après 12h 30 min, Mgomri Oumara a montré que «apparemment, ça a toujours été comme ça le mois de Ramadhwani, mais je verrai ça demain si on peut prolonger».
Selon d’autres sources concordantes, la société comorienne des hydrocarbures dispose actuellement de cinq camions citernes dont deux en mauvais état. La source a confié, en outre, que les trois camions citernes acquis en 2017 auraient de problèmes de compteurs. «Il est difficile de partager des livraisons dans différentes stations-service avec un seul», a-t-il déploré.