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Pêche aux poulpes à Djwaezi I une reprise moins satisfaisante

Pêche aux poulpes à Djwaezi I une reprise moins satisfaisante

Société | -

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Après trois mois d’interdiction, la pêche aux poulpes a repris à Djwaezi. Mais les prises sont décevantes, probablement en raison du cyclone Chido, qui a perturbé l’écosystème marin de Mwali.

 

L’ouverture de la pêche aux poulpes s’est tenue ce samedi 1ᵉʳ février sur la plage de Djwaezi et jusqu’à la localité de Bandar Salama, situées dans la commune de Moilimdjini. Cet événement marque la fin d’une interdiction de capture de trois mois visant à préserver cette ressource marine. Plusieurs personnes ont pris part à ce rendez-vous trimestriel, parmi lesquelles des agents du Parc national de Mohéli (Pnm), des cadres des localités concernées, mais surtout des centaines de pêcheurs venus des quatre coins de l’île pour capturer des poulpes.


Cette initiative d’éco-gestion des ressources halieutiques a été mise en place par le Pnm en collaboration avec la direction régionale de la pêche et les communautés locales depuis près de trois ans. D’abord expérimenté dans certains villages sous gestion du Pnm, le dispositif a ensuite été étendu à l’ensemble de l’île. Son objectif : assurer une gestion durable des ressources marines, en particulier des poulpes, en instaurant des périodes de repos biologique permettant leur reproduction et garantissant une exploitation pérenne et respectueuse de l’environnement.


Cependant, après plusieurs heures de pêche, les résultats se sont révélés décevants. De nombreux pêcheurs sont rentrés bredouilles, et les spécimens capturés étaient de petite taille. Moins de 500 kilogrammes ont été pêchés lors de cette première journée, un chiffre bien inférieur aux années précédentes, où la quantité de poulpes capturée dans un seul village dépassait largement une tonne,

Un rendement en forte baisse

« Nous avons lancé cette opération pour la première fois en février 2023 ici à Djwaezi. Chaque pêcheur capturait en moyenne jusqu’à 4 kg de poulpes, et les professionnels du métier pouvaient atteindre entre 20 et 50 kg. Certains spécimens pesaient jusqu’à 4 ou 5 kg. Le système était avantageux pour nous, c’est pourquoi nous l’avons maintenu. Mais cette année, c’est une déception : nous n’avons pas obtenu les mêmes résultats », a témoigné Amoudjade Maecha, un jeune amateur de pêche.
Selon les autorités environnementales, cette baisse des captures pourrait être liée au passage du cyclone Chido, qui a fortement secoué Mayotte ainsi que la côte Est et le Sud de Mwali, causant d’importants dégâts à l’écosystème marin.

«Lors du passage du cyclone, les intempéries ont charrié une grande quantité d’argile jusqu’à l’océan. Celle-ci s’est ensuite déposée dans les coraux, asphyxiant les cavités où se réfugient les poulpes. Ces derniers n’ont eu d’autre choix que de regagner le large. J’ai de forts doutes quant à la réussite de la pêche dans les autres localités où l’ouverture est prévue prochainement », a expliqué Bakir Attoumane, directeur régional de la pêche et ancien coordinateur du projet Swiofish.


D’autres pêcheurs estiment que l’agitation de la mer ces derniers jours a également contraint les poulpes à quitter les eaux côtières pour rejoindre le large. Dans tous les cas, ces résultats rappellent la fragilité de l’environnement marin. «Il est urgent de mettre en place des mesures spécifiques pour protéger les écosystèmes marins de notre île », a alerté Bakir Attoumane.

 Abdillahi Housni

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