Un Collectif réunissant des citoyens, des chauffeurs, des autorités et des avocats a vu le jour vendredi dernier sur les réseaux sociaux. Un groupe WhatsApp a été rapidement créé ; il rassemble de nombreux adhérents. Son objectif : obtenir des réponses de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) sur la qualité du carburant vendu dans les stations-service, jugée «mauvais» depuis plusieurs mois.
De nombreux automobilistes accusent «la qualité du carburant» d’être «responsable des pannes répétées de leurs véhicules». Ahmed Abdou Nassuf, initiateur du collectif, insiste sur le caractère apolitique de leur démarche. «Nous voulons des réponses après l’échec de Wusukani wa Masiwa et de l’Association des consommateurs.
Les pannes persistent. Personnellement, je mène des investigations dans les garages, les magasins de pièces détachées et auprès des automobilistes. La situation est préoccupante», affirme-t-il. Pour faire aboutir ses revendications, le collectif entend poursuivre ses investigations afin de rassembler un maximum de preuves, identifier les responsables et engager des procédures judiciaires. «Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Certains avocats, eux-mêmes victimes, sont prêts à défendre cette cause légitime», assure Ahmed Abdou Nassuf.
Le collectif vise «avant tout à établir la vérité». Son initiateur doute que la Sch puisse indemniser les victimes en raison de ses difficultés financières. Toutefois, une action en justice sera engagée pour exiger des réparations. «Nous envisageons une contre-expertise et devrons trouver nous-mêmes des spécialistes pour la mener», précise-t-il. De nombreux citoyens se disent victimes de ce carburant. Younoussa Mohamed, directeur général d’Egypt Air à Moroni, raconte avoir subi une panne après avoir fait le plein de sa Mercedes Brabus GL550.
«Etablir la vérité»
Il a dû remplacer sa pompe à carburant. Antoissi Mohamed Abdallah, membre du collectif et originaire de Dembeni, affirme avoir changé trois pompes en un mois sur sa Toyota RAV4. Un autre automobiliste évoque quant à lui trois remplacements en une semaine, ainsi que des réparations supplémentaires (changement de bougies, vidange et nettoyage du carter), sans parvenir à restaurer pleinement les performances de son véhicule.
Le collectif devait tenir une réunion hier lundi après-midi au restaurant New Select afin de définir les prochaines actions à entreprendre. Il y avait invité tous ses membres ainsi que toute personne ayant subi des dommages mécaniques (preuves à l’appui) à cause du carburant à y participer.