Face à la montée des inquiétudes et la multiplication des témoignages sur la qualité du carburant approvisionné, la Sch a annoncé, hier mardi matin lors d’une conférence de presse tenue dans ses locaux, la mise en place d’un protocole de vérification renforcé. Trois échantillons de carburant ont été scellés en présence de la Sch, de la Fcc et d’Usukani wa Masiwa.Ces organisations ont été autorisées à assister à la livraison d’une première cargaison et pourront également assister à deux prochaines cargaisons de carburant afin de garantir une transparence totale sur la provenance et la qualité du produit, malgré leur expertise limitée dans le secteur.Ahmed Soudjay Kifia, chargé des missions auprès du directeur général de la Sch, a déclaré que toute voiture tombée en panne ferait l’objet d’une enquête afin de déterminer l’origine du dysfonctionnement et d’identifier le problème et éventuellement les stations-service concernées.
La «volonté de transparence affichée par la Sch»
Une brigade mixte sera également créée pour effectuer des descentes inopinées dans les stations-service et assurer le respect des normes en vigueur. Rien n’a par contre été dit sur la légalité et le champ d’action de cette future brigade qui sera déployée sur l’ensemble du territoire.De son côté, Ibrahim Mohamed Moumini, environnementaliste à la Sch, a précisé qu’un entretien plus rigoureux des citernes des stations-services et des réservoirs des voitures était nécessaire. Il a, par ailleurs, rappelé que le carburant doit au préalable subir un processus de décantation à son arrivée dans les stations-services avant d’être commercialisé afin d’éviter tout désagréments. La Fcc, représentée par Ibrahim Ben Ali Selemane, a salué la «volonté de transparence affichée par la Sch». Il a néanmoins insisté sur l’importance d’une contre-expertise indépendante afin de déterminer les véritables causes des défaillances mécaniques signalées par les automobilistes et savoir si le carburant en est à l’origine et surtout à quelle hauteur. Toutefois, il a alerté sur le coût élevé de cette opération et a appelé les différents acteurs à contribuer à son financement. Il a également demandé la présence d’un huissier de justice pour encadrer la procédure.
Le syndicat Usukani wa Masiwa, par la voix de son secrétaire général Athoumani Ahamada, a souligné la nécessité d’identifier les responsables des pannes en série qui touchent les conducteurs. «A qui revient la responsabilité de toutes ces pannes ? Qui va nous indemniser ? », a-t-il lancé, demandant que la Sch, même si elle n’est pas directement responsable, participe au processus d’identification de ces problèmes voire d’indemnisation si nécessaire.
Lors de la séance de questions-réponses avec les journalistes, Ahmed Soudjay Kifia a affirmé que la Sch n’avait pas encore reçu de plaintes officielles d’usagers demandant une indemnisation. Un consommateur vient d’assigner la Sch et la station Bonzami en justice. (Lire ci-dessous). Il a cependant affirmé que certaines stations-service «indemniseraient des automobilistes en cachette», ce qui laisse planer des doutes sur d’éventuelles responsabilités cachées dans la chaîne de distribution.Quant à la participation de la Sch à la contre-expertise, la Fcc s’est montrée ouverte à cette possibilité, à condition qu’elle soit rigoureusement encadrée pour garantir l’objectivité des résultats.
