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Qualité du riz ordinaire de l’Onicor I De la confiance à la controverse

Qualité du riz ordinaire de l’Onicor I De la confiance à la controverse

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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La méfiance s’installe autour d’un aliment de base, longtemps perçu comme fiable. Entre pertes commerciales et désillusions domestiques, le riz suscite désormais plus d’interrogations que de satisfaction.

 

Ce qui était autrefois un produit apprécié par de nombreux consommateurs comoriens est aujourd’hui au cœur des critiques. Le riz ordinaire de l’Onicor, importé et distribué sur les marchés du pays, fait désormais l’objet de plaintes grandissantes. Commerçants comme citoyens dénoncent «une qualité en nette baisse, marquée par la présence d’impuretés en grande quantité». Sur le terrain, les retours négatifs se multiplient. Halima Ismaël, commerçante, confie que seule la stratégie de prévente lui a permis de limiter les pertes. «Ce qui m’a sauvée, ce sont les préventes.

Certains clients m’ont payé avant même l’arrivée du riz, c’est ce qui m’a évité de trop lourdes pertes. Mais cela n’a pas empêché certaines clientes de retourner leur riz. Beaucoup ont refusé de le consommer à cause de sa mauvaise qualité. À ce jour, une grande partie de mon stock reste invendue », témoigne-t-elle. Un autre commerçant, qui a souhaité garder l’anonymat, renchérit : «Le riz Onicor est rempli d’impuretés. Plusieurs acheteurs m’ont ramené leur sac. J’en ai vendu à peine deux tonnes, et il m’en reste encore beaucoup.» Il remarque toutefois que ce riz, délaissé par de nombreux clients locaux, semble trouver preneur au sein d’une communauté étrangère présente dans le pays.

Des améliorations après les plaintes

Ahmed Hassane, lui aussi commerçant, explique avoir reçu trois conteneurs de riz de marques différentes. « J’ai reçu un conteneur de Kachich, un autre de Nardassi et un troisième d’Onicor. Les deux premiers sont écoulés rapidement, mais celui d’Onicor est toujours là. Heureusement que certains clients avaient payé à l’avance, sinon la perte aurait été bien plus importante», confie-t-il. Côté consommateurs, la déception est également bien présente. Assadillah Adam, fidèle à l’Onicor depuis des années, se dit profondément frustré : «Je n’ai jamais mangé d’autres riz que celui d’Onicor, mais cette fois, ce n’est plus possible. J’ai même dû me résoudre à acheter du riz Nardassi. Je ne comprends pas comment un produit de qualité a pu se dégrader à ce point, avec autant d’impuretés.»


Même son de cloche chez Maman Saïd, connue pour son mkatré wasinia, une pâtisserie traditionnelle. « Avant, je ne cuisinais qu’avec le riz Onicor. Aujourd’hui, j’ai complètement arrêté. Il y a trop d’impuretés. Imaginez devoir enlever toutes ces saletés sur cinq ou six kilos de riz… Je passe plus de temps à le trier qu’à cuisiner. Ce n’est pas vivable», regrette-t-elle. Pour tenter de comprendre l’origine du problème, nous avons contacté le directeur commercial d’Onicor, Omardine Mohamed. Il reconnaît avoir rencontré des difficultés lors des premières livraisons. «Au début, nous avons effectivement reçu quelques quantités de riz non conformes, mais nous avons rapidement réagi. Beaucoup de clients se sont plaints et nous avons procédé à des retours. Cela fait maintenant presque deux mois que nous n’avons enregistré aucune nouvelle plainte à ce sujet», affirme-t-il.

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