La remise en cause de la disponibilité, de la qualité et de la distribution des produits pétroliers a fait l’objet d’un point de presse le jeudi 18 août, à la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Les deux conférenciers lancent un pavé dans la mare : «Seulement neuf stations-service paient cash à Ngazidja». Raison pour laquelle ils insistent sur le fait que certains tirent à hue et d’autres à dia pour la disponibilité des produits hydrocarbures au sein des essenceries.
Le chargé de missions du directeur général de la société d’État, Ahmed Soudjay, indique qu’une majorité de leurs clients n’avoue plus la cause «réelle» des problèmes de livraison. «Près de vingt stations fonctionnent par crédit. Il faut que nous leur livrions nos produits et qu’ils les vendent à leur tour pour pouvoir nous payer. Nous priorisons les neuf qui arrivent à passer concrètement les commandes. Et puis, il y a celles qui sont implantées dans des endroits stratégiques. Comment certaines râlent alors qu’il est question de sacrifier la Sch à défaut de leurs moyens», s’interroge-t-il.
Quant à la remise en cause de la qualité des produits hydrocarbures, le chargé de missions regrette le manque de plaintes officielles déposées auprès de la Sch. Selon lui, l’établissement public n’est saisi ni par ses gros clients ni pars de particuliers.
Livraison augmentée
«Chacun a le droit de s’indigner contre une mauvaise qualité d’un produit acheté. Par contre, il faut frapper à la bonne porte au lieu de saisir les réseaux sociaux. Il faut se présenter à la Sch avec un échantillon et le nom de la station. La Sch ne peut en aucun cas réagir sans preuve. À partir de l’échantillon, nous pouvons savoir d’où provient la panne de l’automobile», déplore-t-il après avoir énuméré les différentes précautions et analyses faites par la Sch avant la vente.
À son tour, un agent du service de distribution de la société, Ben Abdallah Gigi, insiste sur le fait que son service ne cesse d’augmenter, de jour en jour, la quantité à distribuer. «Nous distribuons du jet au lieu de pétrole-lampant. La quantité livrée par jour est passée de 38 mille litres à 42 mille litres de jet de janvier au mois d’août. Quant au gasoil, la livraison journalière est passée de 130 mille litres à 140 mille litres. Nous sommes capables d’aller au-delà mais la capacité de commande et de stockage des stations ne nous permettent pas», détaille-t-il. Cet agent du service de distribution rappelle qu’aucun vol n’est annulé pour des problèmes de jet.
Les deux conférenciers annoncent enfin l’arrêté fixant les conditions d’implantation et d’exploitation des stations-services. Contrairement aux années précédentes, les intéressés doivent s’adresser au ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures. «La Sch n’est pas habilitée à donner les autorisations», déclarent-ils.