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Que deviennent les migrants de la plage de Sambia ?

Que deviennent les migrants de la plage de Sambia ?

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Les migrants débarqués à la plage de Sambia à Mwali en mars et en janvier ont été conduits au port de Moroni ce mardi matin. Ils y sont restés jusqu’en début de soirée au moins. Une chape de plomb recouvre cette histoire. Aucun officiel n’a accepté de s’exprimer à ce sujet. Néanmoins certaines infos faisaient état de «leur reconduite imminente» en Tanzanie à bord d’un bateau.

 

Aucun officiel n’accepte de s’exprimer sur le sort réservé aux migrants arrivés à Moroni de Mwali tôt dans la matinée d’hier. A l’heure où nous écrivions ces lignes aux alentours de 18h00, les passagers n’avaient pas quitté le bateau alors qu’il a fait particulièrement chaud hier. Al-watwan a contacté le ministre de l’Intérieur, le directeur de la sécurité civile, le chargé de la Défense pour de plus amples informations, en vain. Une chape de plomb recouvre cette affaire pour des raisons que nous ignorons.
Tout au long de la matinée, Al-watwan s’est évertué à savoir ce qu’il advenait des continentaux dont une première vague composée de 31 personnes, est arrivée à Mwali le 8 janvier dernier et une seconde le 3 mars dernier. Ce deuxième contingent était fort de 61 individus dont plusieurs mineurs. Les deux groupes, dupés par les passeurs croyaient avoir rejoint l’île comorienne de Mayotte alors que les bandits les ont débarqués sur la plage de Sambia à Mwali.

À la brigade mixte dédiée aux migrants

Nous nous sommes donc rendus au ministère de l’Intérieur, précisément à la brigade mixte dédiée aux migrants. On nous dit « que le chef se trouve à Mwali» et surtout que les migrants ne s’y trouvaient pas. Direction la gendarmerie nationale. Là-bas non plus. Aucune trace d’eux. Un gendarme nous dit qu’ils devraient se trouver au port de Moroni. Nous nous rendons donc au port. Les migrants ne se trouvent pas dans la salle d’attente.


L’on nous indique qu’ils sont toujours dans le bateau « en attente d’être transbordés dans un autre afin de partir en Tanzanie ». Un flic nous déclare que l’armateur refuserait de faire monter à bord de son navire, les personnes qui ne seraient pas des citoyens tanzaniens ou qui ne posséderaient pas une carte de résidence. Dans la cohorte, il y a des Somaliens, des Burundais, des Rwandais ou encore des Congolais. Quelques Tanzaniens auraient réussi à prendre la poudre d’escampette. Ils sont activement recherchés.


Les premiers migrants arrivés à Mwali en janvier ont vécu durant deux mois dans des conditions indignes. Ils étaient logés dans la cour du poste de Gendarmerie de Bonovo. Seuls les musulmans étaient autorisés à dormir dans la mosquée. Une source sécuritaire rapporte que la plupart du temps, ils vivaient de la générosité des forces de l’ordre qui partageaient avec eux leur pitance. «De temps à autre le gouverneur Fazul nous faisait parvenir des sacs de riz mais c’est tout », a ajouté notre interlocuteur.

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