À Domoni, sur l’île de Ndzuani, comme à Mutsamudu et dans d’autres localités, le produit le plus cher en ce mois de ramadan est le poisson, vendu à 2500 francs le kilo, alors que le prix fixé par l’État ne dépasse pas les 2000 francs. Pendant ce mois, tant les ménages modestes que les plus aisés ont besoin de poisson pour le repas de rupture du jeûne.
Face à cette demande soudaine, les revendeurs en profitent pour augmenter les prix, d’autant plus que la pénurie des ailes de poulet persiste dans l’île. Il convient de noter que cette pénurie de produits carnés n’a pas attendu le ramadan pour se manifester.
Les plus chanceux peuvent acheter des produits carnés importés
Le kilo de viande fraîche est vendu à 4000 francs à Domoni et à 5000 francs à Mutsamudu. Avec une demande croissante de viande de bœuf en ce moment, les bouchers proposent de la viande de chèvre pour satisfaire les amateurs de viande. Vers 11 heures, il est inutile de se rendre au marché de Domoni pour chercher de la viande, car tout est déjà vendu. Les plus chanceux peuvent acheter des produits carnés importés, disponibles actuellement dans certaines boutiques.
Les prix des produits locaux tels que les féculents sont également en hausse. Le manioc, la banane, le taro ou les patates douces sont des éléments incontournables du repas de rupture du jeûne, et les consommateurs sont plus nombreux à rechercher ces féculents pendant le mois de ramadan.
Alors qu’il était possible l’année dernière, à Domoni, d’acheter un tas de patates douces ou de manioc à 500 francs, il faut maintenant débourser 1000 francs. Le tas de bananes, qui se vendait à 1000 francs l’an dernier, ne se trouve plus qu’à 2000 francs (ce prix est pratiqué depuis déjà plusieurs années à Mutsamudu). Le prix du fruit à pain est de 200 francs l’unité dans toute l’île de Ndzuani, alors qu’il était à 100 francs l’an passé.
Les prix des produits importés sont par contre restés relativement stables : le litre d’huile se vend entre 1100 et 1500 francs, tandis que la boîte de sardines reste à 500 francs. Le sucre coûte 750 francs ou 800 francs chez certains épiciers. Le sac de riz est à 12000 francs. Bien que ces prix n’aient pas changé, ils pourraient augmenter à tout moment en cas de rumeurs de pénurie, comme cela arrive parfois.
Certains citoyens se plaignent et demandent l’intervention de la gendarmerie pour faire respecter les prix fixés par le ministère de l’Économie.
« Au marché de Domoni, par exemple, ni la mairie ni la gendarmerie n’ont envoyé d’agents pour faire respecter les prix fixés par le service de contrôle des prix, et nous sommes obligés de nous débrouiller », se plaint Ali Houmadi, un habitant de la ville, qui est venu acheter ses produits chez les vendeurs ambulants.
En fin de compte, les consommateurs n’ont pas d’autre choix que de dépenser davantage pour subvenir aux besoins du mois sacré.
Par Issoufou Abdou goli