Dans la vie d’un musulman, le mois de ramadan revêt une symbolique d’une importance capitale. Ce mois de purification tant physique que spirituelle est une période où les fidèles se rapprochent encore davantage de Dieu. Toutefois, pour les femmes enceintes, ce mois sacré soulève des interrogations légitimes quant à son impact sur la santé maternelle et fœtale.
«Il faut noter que l’islam a permis que la femme enceinte et celle qui allaite puissent laisser le ramadan et pourraient ensuite le compenser ultérieurement, une fois que la santé s’est rétablie». Ces paroles de Mohamed Elfatih Djamali Laïli, prêcheur et coordinateur du muftorat, résonnent au cœur d’une problématique complexe où foi et santé se rencontrent.
Mais selon ce dernier, la décision de jeûner durant la grossesse revient finalement à la femme et à son médecin. «La grossesse ne représente pas en soi une contre-indication pour suivre le jeûne du ramadan», précise-t-il. Cependant, il souligne que les femmes enceintes, tout comme celles qui allaitent ou celles qui sont malades, ne sont pas tenues de jeûner si elles craignent pour leur santé ou celle de leur enfant à venir.
Cette recommandation trouve écho chez Nassuhati Ibrahim, sage-femme major d’état au centre hospitalier El-Maarouf, qui déconseille presque unanimement aux femmes enceintes d’observer le jeûne, surtout en début de grossesse.
«En général, pendant le mois de ramadan, nous sommes confrontés à des situations très bouleversantes. Nous observons des cas très élevés de grossesses arrêtées en mi-chemin ou des anémies à répétition, entre autres complications», confie-t-elle, parlant ainsi des femmes enceintes qui s’efforcent de jeûner.