Alors que le ramadan approche, les commerçants se préparent à accueillir une période d’activité intense et de prospérité. Pour beaucoup d’entre eux, cette « saison sainte » représente bien plus qu’une simple observance religieuse ; c’est aussi une opportunité lucrative pour stimuler leurs ventes et consolider leur position sur le marché.
Fatima Ahmed, propriétaire d’une boutique d’alimentation générale à Moroni Zilimadjou, partage son expérience et sa perspective sur la façon dont le ramadan est devenu un véritable pactole pour les commerçants.
Pendant le fameux mois du jeûne, les habitudes de consommation des fidèles musulmans connaissent en effet un changement significatif, selon notre interlocutrice. La demande pour une gamme variée de produits et services, tels que les vêtements traditionnels, les décorations festives, les produits alimentaires spécifiques au ramadan et les cadeaux, atteint des sommets.
Les commerçants avertis anticipent cette évolution et adaptent leur offre en conséquence, ce qui se traduit par une augmentation substantielle des ventes. Interrogée sur les stratégies de marketing adoptées en période de forte concurrence, Fatima souligne l’importance des campagnes publicitaires ciblées, qui mettent en avant des offres spéciales et des promotions attrayantes. Les réseaux sociaux et le marketing en ligne jouent un rôle de premier plan dans la sensibilisation des consommateurs et la génération de ventes.
Outre l’augmentation des ventes, le mois sacré offre aux commerçants des opportunités de croissance significatives, admet notre interlocuteur. En proposant des produits et des services adaptés à cette période spéciale, ils peuvent non seulement attirer de nouveaux clients, mais aussi fidéliser leur clientèle existante. En offrant une expérience d’achat exceptionnelle, les commerçants peuvent renforcer leur réputation et leur position sur le marché.
Cependant, la question des structures des prix demeure un point de préoccupation pour de nombreux commerçants. Fatima souligne que l’État ne peut pas imposer une baisse des prix sans prendre en compte les coûts, notamment les tarifs douaniers.
Elle met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés certains commerçants qui ont contracté des crédits, et souligne la nécessité de maintenir des marges bénéficiaires raisonnables.
Enfin, concernant les critiques éventuelles sur les prix pendant le mois de la charité, Fatima affirme que la responsabilité incombe également à l’État de garantir le respect des prix préétablis. Elle insiste également sur l’importance pour les musulmans de « gagner leur vie dignement, en accord avec les principes de leur foi»
Par Said Toihir
