Le Ramadhwani rime avec modification d’emploi du temps dans le service public. Ainsi, la maison d’arrêt de Moroni suit tant bien que mal la cadence. Selon le gardien en chef, les jours de visite restent inchangés, soit le, mardi, le jeudi et le samedi. Cependant, les horaires ont subi des modifications. “Les visiteurs ont jusqu’à 14 h pour venir car à 14 h30, nous commençons à recevoir les repas jusqu’à 17 h30. Parfois, la réception des repas peut se faire jusqu’à 17h 50”, a déclaré Ahamada Oussouf, alias Kassimou. Quant aux détenteurs des permis de communiquer permanent, le gardien en chef de la prison de Moroni précise qu’aucune “restriction journalière ne leur est imposée car même les dimanches, ils peuvent s’y rendre”.
Une ration alimentaire améliorée
Ces permis de communiquer permanent sont, en général, accordés aux époux (ses), aux parents ou enfants du (ou de la) détenu (e). C’est la famille proche, qui bénéficie de ce droit, a confié un surveillant. Pour le gardien en chef, ce document facilite la communication entre le prisonnier et sa famille surtout au sujet de l’acheminement des repas. “La nourriture de la grande majorité des détenus provient des familles. Très peu de détenus se contentent de la distribution de la ration livrée par le service pénitencier. Alors, pour veiller à ce que les détenus reçoivent leur repas, nous avons fixé ces horaires, 14 h30 à 17 h30”, a ajouté le gardien en chef.
Quant à la distribution des rations par le service pénitencier, en dehors du traditionnel 500 g de riz et une aile de poulet, le Ramadhwani 2022 comporte des nouveautés. Chaque détenu a droit chaque jour à un pain et quelques grammes de sucre. “Cela leur permettra de rompre le jeûne avec du thé”, a fait savoir le gardien en chef.
Malgré cette organisation, des dysfonctionnements se font constater au cours de cette opération de ravitaillement des prisonniers. Les locataires de la maison d’arrêt de Moroni sont chiffrés à 253 détenus. Un nombre qui dépasse largement les capacités d’accueil des lieux et qui pèse sur la distribution des repas au cours de cette période de mois sacré de Ramadhwani.
Pour les proches des détenus ayant un permis de communiquer permanent, il faut de longues minutes d’attente avant de laisser la gamelle aux pénitenciers et puis récupérer les récipients qui contenaient les repas de la veille. “Pour quitter les lieux rapidement et pouvoir arriver chez-soi au moment de la rupture du jeûne, il faut partir de la maison très tôt et s’armer de patience”, a déclaré Hassanati Hafidhou, une proche d’un détenu, ajoutant qu’il a dû quitter sa maison à 13 h pour pouvoir être dans les temps.
Quant à l’organisation interne, les horaires d’ouverture et de fermeture des portes de la prison prenent en compte les spécificités du mois sacré. Les classiques fermetures fixés à 18 h sont repoussés jusqu’après la prière de Taraweh afin de permettre aux détenus qui le souhaitent de s’acquitter de cette prière surérogatoire hautement recommandée. “Les détenus s’organisent entre eux pour assurer cette prière”, a confié le gardien en chef. Quant aux autres actes surérogatoires fortement conseillés au cours de ce mois sacré, tels les prêches (darasa), un des codétenus s’érige en prédicateur pour passer la bonne parole à ses frères. A en croire le gardien en chef, la direction des Affaires islamiques vieille de près sur la spiritualité des détenus au point que chaque vendredi, un prêcheur-imam est dépêché sur les lieux pour diriger la grande prière.