Le cabinet chargé par la Fédération internationale de football (Fifa), Mazars Fivoarana, pour auditer la Fédération de football des Comores, a restitué son rapport en avril dernier. L’opération a porté sur les activités financières de l’exercice 2017, soit entre le 1er janvier et le 31 décembre. Plusieurs anomalies ont été constatées dans le rapport sur la gestion financière et la comptabilité de la plus haute instance du football comorien. Chaque année, la Ffc reçoit, tout comme les deux-cent-dix autres associations membres de la Fifa, une subvention financière de 282.079. 857 millions de francs. C’est sur cette base budgétaire que l’audit a été mené par Mazars Fiavoarana, basé à Antananarivo, à Madagascar.
Le rapport qui en est sorti indique qu’il y a eu, jusqu’au 31 décembre 2017 "un solde de 548.584 fc de subvention". Cela révèle que la fédération de football a dépensé 282,055 millions de francs en 2017. Mais selon certaines informations, cette somme n’aurait pas été gérée par un service comptable digne du nom. «La Ffc ne dispose pas d’un comptable qualifié», a souligné le rapport. Selon ce même document d’audit, les chèques et/ou ordres de virement ne seraient pas référencés par ordre d’enregistrement dans le journal banque. «La Fédération de football des Comores n’a pas prévu la tenue d’une caisse pour enregistrer les fonds retirés à la banque à partir des chèques établis au nom des employés et destinés à des paiements en espèce», précise l’audit.
Enfin, un comptable à la Ffc
En plus de ces irrégularités, il a été reproché à la Ffc de «dysfonctionnement» du système de contrôle financier interne. «Des avances versées par chèque ou ordre de virement ne sont pas appuyées par des pièces justificatives en bonne et due forme à l’exemple de requête et budget détaillé des dépenses», peut-on lire à titre d’exemple. De même, le rapport indexe un manque de pièces justificatives pour certains documents financiers. A ce propos, le document produit par Mazars Fiavorana écrit : «les factures à la Ffc ne sont ni certifiées ni estampillées "payées’’. La forme et le fond des justificatifs présentés par les responsables concernés par les avances n’ont pas été contrôlés par des responsables au niveau de la Ffc», à l’exemple, précise le document, de la subvention de l’Académie Twamaya de Mitsamihuli.
Au niveau toujours des dysfonctionnements, les auditeurs ont constaté un "manque de transparencesur le suivi et l’exécution de certains travaux d’aménagement de stades à Ngazidja".
Ils ont signalé que : «le suivi d’exécution des contrats des travaux d’aménagement des stades ou des terrains n’existe pas. Aucun délai d’exécution des travaux n’a été respecté sans qu’il y ait application de pénalité prévue dans le contrat, exemple le stade d’Ipvembeni et celui de Mohoro dont les travaux ont débuté en 2014».
Ces irrégularités présumées et ces zones d’ombres sur la gestion financière de la subvention ont été énumérées dans le rapport afin de permettre à la Ffc de se ressaisir et de revoir sa comptabilité.
Mais ce n’est pas tout. Le même rapport relève également des irrégularités au niveau des documentations relatives aux dépenses. Des chèques de l’institution sportive ne comportent pas de noms de bénéficiaires. «Les copies des chèques émis ne sont pas jointes systématiquement aux factures. Et des paiements ont été effectués sur la base de pièces non probantes», constate le rapport. Avant l’exécution de ce contrôle, l’ex-président de la Ffc a déclaré lors d’une conférence de presse que «la Fifa et la Caf nous ont déconseillés de nous servir de leurs subventions pour financer les matchs de nos équipes nationales».
L’une des premières leçons tirées par la Ffc a été le recrutement, cette année, d’un agent comptable. L’audit a été réalisé à la Ffc. La Fifa a eu son rapport et va l’apprécier avant l’envoi de la prochaine subvention, qui est affectée par tranche trimestrielle.
