Chaque année, en attendant le rapport annuel, la Banque centrale des Comores (Bcc) publie un rapport à mi-parcours tous les trois mois, lequel fait le point sur les principaux indicateurs quantitatifs relatifs aux évolutions monétaires, bancaires et financières, notamment. Pour ce dernier bulletin de l’année 2023, rendu public le jeudi 2 mai dernier, les statisticiens de la Bcc ont constaté une baisse des crédits bancaires. En effet, il ressort de ce document consultable en ligne que les emprunts octroyés par le système bancaire comorien ont baissé de 3.3% lors du dernier trimestre de 2023.

Les montants sont passés de 130.7 milliards à 126.4 milliards de francs comoriens. Cette chute s’explique en partie par l’effritement, près de 21.41%, de la part des créances attribuées aux entreprises publiques. Les auteurs du rapport relèvent par ailleurs qu’il s’agit là d’une conséquence de la diminution des prêts commerciaux réservés aux sociétés du secteur public.

Sur cette même lancée, il apparaît que les particuliers ne sont pas épargnés par la dégringolade des crédits que les banques de la place leur réservent. Contrairement au précédent trimestre, ceux-ci n’ont eu droit qu’à 76.9 milliards de prêts contre 79.3 milliards entre juin et septembre. Ce phénomène est lié à la baisse des crédits à court terme.

Toutefois, en dépit de ces régressions, la Banque centrale a noté une progression des prêts accordés aux entreprises privées qui se chiffraient à 28.1 milliards de nos francs, soit une hausse de 7.6%, portée par l’augmentation des crédits commerciaux à court et moyen terme. En termes d’échéance, le bulletin trimestriel nous apprend que les banques préfèrent les prêts à moyen terme qui dominent le classement, surtout pour les entreprises privées, au point de s’élever à 41.3 milliards de francs jusqu’à fin décembre 2023.

La Meck en première position

Une tendance qui change dans la mesure où, depuis toujours, les crédits à court terme étaient les plus sollicités. A lire ce mini-rapport, les crédits à long terme sont en baisse (2.6%), tout comme le taux des créances douteuses lesquelles s’établissent à 15.5 milliards, soit une amélioration de 12.2%, précisent les économistes de la Bcc.
Au niveau de la répartition des prêts, le bulletin trimestriel place la Meck en première position.

L’institution de microfinance détient 33.1% des parts des prêts accordés entre septembre et décembre 2023. Elle est suivie par Exim Bank (21.5%). La Bic et le Sanduk de Ndzuani complètent le top 4 de ce classement. Sur le volet des dépôts, qui ont augmenté à hauteur de 5.1%, les particuliers sont ceux qui épargnent le plus (111.5 milliards de francs), loin devant les entreprises privées (31.1milliards). Les entreprises publiques et l’administration publique détiennent respectivement 4.8 et 3.2%.

Le bulletin trimestriel s’est également penché sur les activités de transferts et de change. «Le solde des mouvements des flux de devise s’est replié pour s’établir à 7.2 milliards», lit-on dans le rapport qui précise que ce ralentissement est dû à la contraction des flux d’entrée et transferts reçus (-7.9%).
A propos des sorties de devises vers l’extérieur, les statistiques montrent un redressement.

Pour la répartition entre les établissements des transferts d’argent, les gens qui envoient des devises aux Comores se tournent dans leur majorité vers Ria, devant Money Gram, qui reste toutefois la solution la plus sollicitée pour ceux qui émettent de l’argent en dehors du pays. Quant à l’inflation, elle a baissé en raison de l’abaissement des prix des produits alimentaires ainsi que ceux des boissons non-alcoolisées.