Les prix de certaines denrées alimentaires sont jugés «élevés» dans les différents marchés de la capitale. Une marchande répondant au nom de Mariama Hassane est arrivée au grand marché de Volo volo, hier lundi matin, acheter des produits alimentaires pour les revendre dans sa boutique. La dame a été contrainte de vider toutes ses poches et son porte-monnaie.
«Même si les conditions sont difficiles, mais je dois satisfaire nos clients qui n’attendent que nous. Surtout ceux qui peuvent nous comprendre avec les prix fixés, dans une période pareille», a-t-elle expliqué. Les prix des produits alimentaires de première nécessité montent en flèche depuis plusieurs mois. «Le prix du sac de farine qui était à 8 500 fc est à 10 000 fc. Le carton d’ailes de poulet était à 8 500 fc est à 15 000 fc. Le sac de sucre est passé de à 8000 fc à 1000 fc», a constaté Mariama Hassane dans plusieurs magasins de la capitale.
Le propriétaire de la boutique «Kinantsi» a, lui aussi, confirmé «la rareté et la cherté de certains produits» au marché. À l’exemple du Coca cola. Il affirme avoir acheté à 175 fc la petite bouteille en verre et à 500fc la grande «coca bol». Or, avant on l’achetait pour 150 fc la petite et on vendait à 200fc. Et on bénéficiait que de 50fc par bouteille vendue. Et pour la grande bouteille on achetait pour 400 fc et on ne faisait que 100fc de bénéfice. C’est pourquoi aujourd’hui, on vend à 250 fc la petite bouteille et à 600 fc la grande», a-t-il dit.
Nasser Idrisse, responsable d’une épicerie au sud Moroni, suppose, de son côté, que «la douane est la principale cause de toute cette hausse des produits». Pour lui, les taxes et autre frais portuaires ont une grande répercussion sur les prix finaux des produits dans les marchés. «A ma connaissance, seule la douane nous pousse à réagir ainsi. Les frais, les taxes de dédouanement des produits sont élevés. Nous sommes obligés de répercuter ces taxes sur les prix de vente, il y a aussi les revendeurs qui veulent aussi obtenir leurs marges de bénéfices, tout cela explique la hausse des prix», a-t-il souligné.
À la Direction Générale de l’Economie, on avance plutôt «une tendance inflationniste» qui tire son explication par une forte demande surtout avec l’arrivée des vacanciers de France. Un phénomène conjoncturel qui reste, d’après la Direction générale de l’Economie «la conséquence du non-respect de la loi de la concurrence». Les agents disent ne pas comprendre pourquoi certains commerçants «se permettent de faire monter les prix tous les jours».
Pour eux, «le Comorien ne peut pas comprendre qu’un produit dédouané, vendu le mardi à 1000 francs, soit vendu à 1200 le mercredi, 1400 le jeudi, 1500 francs le vendredi et à 1700 le samedi. Tout cela arrange les commerçants. Mais comme cela leur arrange, ils n’en parlent plus. Est-il normal d’augmenter les prix tous les jours après avoir intégré ses marges de bénéfices ?».
La Direction de l’Economie ajoute : «nous constatons des ententes illicites entre des opérateurs économiques et d’autres commerçants visant à entretenir une pénurie artificielle pour pouvoir faire monter tous les jours les prix des produits de premier nécessité», a-t-on indiqué. «Et qu’en est-il du cas des produits locaux dont les prix ont plus augmenté que ceux importés ?», se demande-t-on. A ce jour, aucun dispositif pour faire respecter les structures des prix. La Brigade des prix n’existe que sur le papier.
Moinourou Moindjie