Après quatre jours de garde à vue, Ahmed Said Hassane Said Hachim, Moindjié Ibrahim et Ali Ahamada ont comparu le vendredi 7 novembre dernier devant le tribunal de Moroni. Leur jugement a été mis en délibéré ce lundi 10 novembre. Tous trois avaient été arrêtés à Mitsamihuli, le 2 novembre, à l’endroit où devait se tenir un rassemblement annoncé sur les réseaux sociaux par un mouvement baptisé «Générationz269». Ils sont poursuivis pour trouble à l’ordre public.Le parquet a requis six mois de prison avec sursis contre Moindjié Ibrahim, secrétaire général du parti Ridja-Pactef, et contre Ali Ahamada, alias Ada. Ce dernier, informaticien, a nié toute participation à la réunion. «Je n’avais même pas de crédit. J’ai juste salué Hachim avant que les gendarmes nous arrêtent», a-t-il expliqué. Les trois hommes ont été interpellés vers dix heures, peu après leur arrivée sur les lieux.
Hachim, de son côté, a déclaré avoir répondu à l’appel du mouvement en tant que simple citoyen, pour dénoncer «la vie chère, la corruption et l’impunité»’, tout en affirmant ne pas connaître les organisateurs. Il avait déjà été interpellé en octobre pour un rassemblement à Moroni sous la bannière du mouvement «Rilemewa».
Le tribunal s’est surtout penché sur l’absence d’autorisation du rassemblement. Moindjié Ibrahim, numéro deux du Ridja-Pactef, a reconnu s’être rendu à Mitsamihuli mais a affirmé fréquenter régulièrement la plage de la ville.Les avocats de la défense ont soulevé plusieurs vices de procédure, notamment la violation de la durée légale de la garde à vue fixée à 24 heures, renouvelable une seule fois.Ils ont dénoncé une atteinte grave aux libertés et rappelé qu’aucun texte n’interdit les manifestations déclarées. «Nos clients se sont simplement rendus sur les lieux. Aucun trouble n’a été constaté», a plaidé Me Abdoulbastoi Moudjahidi, qui a demandé la relaxe pure et simple.

