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Recouvrement de la vignette et de la taxe diesel à Ndzuani : Reprise de la course poursuite

Recouvrement de la vignette et de la taxe diesel à Ndzuani : Reprise de la course poursuite

Société | -   Sardou Moussa

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A Ndzuani, les agents de la direction des impôts sont redescendus sur la route hier pour exiger des chauffeurs du transport en commun qu’ils s’acquittent de la vignette et de la taxe diesel. Le répit des conducteurs n’aura donc pas duré. Des “négociations” menées au barrage de Mpuzini situé près de Mutsamudu, faisaient toutefois état d’une possible réduction de moitié de l’imposition.

 

Les agents de la direction anjouanaise des impôts sont redescendus sur la route, pour de nouveau contraindre les chauffeurs du transport en commun de s’acquitter de leurs impôts. A Mpuzini, un endroit situé à quelques encablures de la ville de Mutsamudu, un barrage avait été érigé hier mercredi matin par les percepteurs, pour filtrer les transporteurs qui n’ont pas encore payé leur patente, vignette et taxe diesel de cette année.

“Votre patente, vignette et carte diesel 2017 s’il vous plaît ! Ou bien rangez-vous là-bas !”, signifiait un des agents à Tara, un chauffeur de bus de la région de Sima.
Tara avait pourtant été averti de ce check-point en cours de route, par des confrères qui lui avaient fait signe au moyen de coups de phares.

Mais il avait répondu à l’un d’eux qu’il ne pouvait passer son temps à fuir des gens qui finiraient inéluctablement par l’attraper. Après un quart d’heure de “négociations”, il n’aura d’autre choix que de faire payer le trajet à ses passagers avant l’arrivée à destination, pour pouvoir régler sa dette au fisc, sur place.

En effet, munis de leurs carnets de quitus, les hommes d’Abdoulkader Charkane (directeur des impôts de l’île) ont cette fois préféré recouvrer leurs dus sur la route, pour ainsi éviter d’être menés en bateau par des taximen qui “leur promettent toujours, une fois arrêtés, de passer à la caisse, sans jamais tenir leur engagement”.

L’on avait pourtant cru que, pour cette année 2017, les chassés-croisés entre le fisc et les transporteurs en commun de Ndzuani avaient cessé. A la fin de la grève de mi-octobre dernier, Saïd Ahmed, le président du syndicat des transporteurs anjouanais, avait en effet affirmé :

 

nous comprenons que dans les jours qui viennent l’on ne vous demandera ni taxe diesel, ni vignette. Les agents que vous croiserez sur la route vous demanderont seulement la patente ; la vignette sera demandée aux particuliers, d’après ce que j’ai entendu du directeur des impôts.

 

Mais au même moment, le Coordonnateur des préfets de l’île, qui avait joué les médiations, parlait de son côté d’une “réduction de moitié” du taux d’imposition. En tout cas, au barrage de Mpuzini ce mercredi, les “négociations” pouvaient aboutir à une baisse du montant initial imposé.

Disons que les temps sont durs pour la trésorerie anjouanaise, et il fallait sans doute être naïf pour croire que les autorités de l’île allaient abandonner purement et simplement le recouvrement de la taxe diesel et de la vignette automobile, par peur de raviver une grogne.

Les vignettes (car à vrai dire il en existe pour les véhicules des entreprises publiques, des sociétés, des transporteurs en commun et des particuliers), qui devaient initialement (avant le budget rectificatif d’octobre dernier) lui rapporter cent-vingt-quatre millions de francs, n’ont été recouvrées qu’à 5 % au premier semestre. Les taxes diesel n’ont pas fait mieux, avec seulement 4 % des cent-quatorze millions qui avaient été prévus.

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