Une semaine après l’incendie survenu à la Banque fédérale du commerce (Bfc), les responsables de cette institution financière ne sont toujours pas informés de l’origine, des causes et des circonstances de cet acte. Mais ce manque d’information n’a pas empêché l’établissement d’ouvrir ses portes, comme l’avait promis le directeur général de la Bfc.
«Je me suis engagé auprès du gouverneur de la Banque centrale d’ouvrir le lundi matin. Je voulais honorer cet engagement», a souligné Azad Dhumun. Du côté de la gendarmerie, aucune information n’est ressortie au sujet de cet incendie. Selon le commandant régional, «la gendarmerie a été dessaisie de cette affaire actuellement entre les mains du directeur d’enquête, le procureur de la République».
Deux catégories de dossiers
Pour cet officier, «cette affaire d’incendie de la Bfc comme tous les autres dossiers similaires ont tous atterri au palais de justice. Des informations judiciaires ont été ouvertes et c’est aux juges chargés des dossiers qui doivent donner suite». Joint au téléphone, le chef du parquet de la République de Moroni n’a pas souhaité répondre à notre appel. Quant au procureur général, il précise que cela relève du parquet de la République et aucune information sur cet incendie ne lui a été communiquée. On distingue deux catégories de dossiers liés aux incendies. Il y a ceux qui concernent les bâtiments administratifs, des institutions comme le Trésor public, la Banque de développement des Comores et la Bfc. L’autre catégorie concerne les incendies des véhicules administratifs.
Des moyens techniques inexistants
A ce sujet, rappelons qu’en novembre 2017, la direction de la Bfc avait saisi la justice d’une plainte contre X suite à l’incendie du véhicule du vice-président de la banque.
Lors de cette saisine de la justice, le directeur général par intérim de la Bfc, a expliqué que cette saisine de la justice avait pour objet de déterminer l’origine de l’incendie de leur véhicule. En vain. «Nous pensons qu’il s’agit d’un incendie d’origine criminelle et nous avons porté plainte afin de savoir ce qui s’est réellement passé», avait déclaré le responsable de la Bfc. L’affaire n’ayant connu aucune suite, ces incendies sont devenus monnaie-courante, ils sont aujourd’hui banalisés. Interrogé sur l’évolution de ces dossiers au niveau de la justice, un parquetier a souligné qu’il y a toujours l’ouverture d’une enquête après un incendie. Mais, a-t-il indiqué «des cas n’ont pas été résolus faute de moyens techniques».
Des véhicules de fonctions sont incendiés les uns après les autres et cela dans une parfaite impunité des auteurs présumés.
Il y a eu le feu du véhicule du commissaire général au plan, celui qui a détruit les véhicules du deuxième vice-président de l’Assemblée de l’Union, du vice-président de la Banque fédérale du commerce, du maire d’Itsandra-Hamanvu ou encore celui du chef du parquet général. «Cette recrudescence des incendies devient inquiétante car ces pyromanes opèrent dans une parfaite impunité», explique-t-on dans les milieux judicaires.