Après près deux mois de suspension, Madagascar a annoncé mercredi 18 décembre dernier la réouverture des liaisons maritimes pour le transport de marchandises avec l’Union des Comores. Cette décision, prise en Conseil des ministres, vise, selon le communiqué du ministère malgache des Affaires étrnagères, à rétablir des échanges cruciaux entre les deux pays tout en maintenant des mesures strictes pour prévenir la propagation du choléra.
Pour Madagascar, des conditions sanitaires restent néanmoins applicables. Parmi celles-ci, une interdiction de débarquement des équipages et un confinement obligatoire de 15 jours pour les passagers venant des Comores. Ces dispositions, jugées contraignantes par certains opérateurs économiques, sont pour Madagascar une volonté de «protéger sa population tout en amorçant une reprise des relations commerciales bilatérales».
Depuis octobre…
Aux Comores, la nouvelle est accueillie avec prudence. Hamidou Mhoma, élu à la Chambre de commerce, souligne que «c’est un début de réponse aux revendications des opérateurs malgaches habitués à commercer avec les Comores, cependant, la décision la plus attendue pour le secteur privé comorien serait l’ouverture totale des frontières, y compris aériennes». Selon lui toujours, «la fermeture de ces dernières entrave la circulation des biens et des personnes, constituant un frein majeur aux échanges entre les deux pays ».
En août 2024, Madagascar avait rouvert ses liaisons maritimes et ce après les avoir fermées au début de l’épidémie du choléra. En octobre, après une énième fermeture des frontières, Moroni avait tout tenté pour trouver des solutions afin de permettre au bateau Acadi d’entrer au port de Majunga, en vain. Aujourd’hui, malgré cette réouverture, des défis subsistent.
La mise en œuvre des mesures sanitaires imposées par Madagascar nécessitera une coordination étroite entre les deux gouvernements. Par ailleurs, les opérateurs économiques comoriens craignent que les restrictions actuelles sur les déplacements humains n’affaiblissent davantage les relations commerciales. Sur ce sujet, le ministère des Affaires étrangères n’a pas donné suite à nos sollicitations.