Hier jeudi en début de journée, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a reçu dans son bureau, une délégation du mouftorat, conduite par le secrétaire général de cette institution, Saïd Abdallah Rifki.
L’ordre du jour de cette réunion consiste à réfléchir ensemble sur la règlementation de la transmission de la religion musulmane dans le pays. Selon le secrétaire général du muftorat, le ministre de la Sûreté nationale les a interpellés sur le désordre au niveau de l’éducation de l’islam et de la pratique de la religion musulmane dans le pays.
Saïd Abdallah Rifki a fait part du souhait du ministre de l’Intérieur d’organiser une réunion d’urgence qui réunira l’ensemble des oulémas comoriens, en vue de tracer une feuille de route commune sur la transmission et la pratique de la religion telle qu’elle est définie par la loi divine.
Mettre fin aux prédicateurs à la sauvette
Selon le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, dans le cadre de la transmission de l’Islam, le ministère compte mettre en place, une carte professionnelle à l’endroit des prêcheurs, Imams et enseignants des écoles coraniques, pour s’assurer que ceux qui véhiculent l’Islam dans les différentes mosquées et places publiques soient des personnes qualifiées.
Pour lui, ce travail revient au muftorat, seule institution en mesure de déterminer les compétences de telle ou telle personne détenant les compétences requises pour prêcher la religion de l’islam.
Le premier flic du pays a demandé aux préfets et chefs de village de recenser, en établissant des listes, tous les imams, les prêcheurs et les enseignants des écoles coraniques avec leurs diplômes.
Ce travail permettra, selon le ministre, de savoir réellement qui doit bénéficier de la carte professionnelle, mais également identifier ceux qui n’ont pas les capacités requises auxquelles l’interdiction de prêcher ou d’enseigner doit être formelle.
“Des entretiens auront lieu au muftorat qui, par la suite donnera une autorisation à la personne concernée pour pouvoir bénéficier de cette carte professionnelle liée à son domaine d’intervention”, a-t-il confié, avant de poursuivre que
celui qui ne bénéficiera pas de l’autorisation du muftorat ne sera pas autorisé à prêcher la religion dans l’ensemble du territoire national. Ce n’est pas nouveau pour notre pays, d’ailleurs c’est de cette manière que cela se passe partout dans les pays musulmans. Pour être un imam ou prédicateur, on obtient une carte professionnelle qui donne l’autorisation d’exercer.
Au terme de cette rencontre, le muftorat s’est donné rendez-vous avec le ministre, pour une réunion avec la gendarmerie et la police nationale, la justice, le ministère des Affaires islamiques et la présidence de l’Union pour prendre une décision commune sur cette question.