Lors d’une conférence de presse tenue le 30 août 2022, le ministre de l’Agriculture, Houmed M’saidie avait dénoncé “un abus des agriculteurs et des pêcheurs” au sujet des prix des denrées agricoles et des produits halieutiques. “Si l’Etat apporte des appuis aux acteurs des deux secteurs, c’est pour leur permettre, en retour, d’appliquer des prix raisonnables pour le bien de la population”, avait souligné le ministre.
A cet effet, le président de la chambre d’agriculture, élevage et pêche, Abdillah Msaidié a tenu à mettre les points sur les « i » et mettre au clair certains points. “En tant que président de la chambre d’agriculture, élevage et pêche, c’est mon devoir de vous expliquer que nous savons tous qu’ils ne sont pas nombreux les agricultures et pêcheurs qui se rendent sur les points de vente pour vendre leurs produits au détail mais nous cultivons et nous exportons nos produits dans les marchés. Parfois, même les revendeurs se déplacent pour se rendre dans nos champs pour acheter nos produits à des prix abordables. Par exemple, chez les agriculteurs, un sac de patates douces se vend à 17.000 francs alors que les revendeurs le vendent à 40.000 francs”, a-t-il détaillé.
Toujours selon lui, “au niveau du secteur de la pêche, le prix d’un kilo de poisson est fixé à 5000 francs sachant que chez les pêcheurs, on achète un poisson entier au même prix, donc est-ce de notre faute ?”, s’est-t-il interrogé. Il rappellera que “cela ne pourra jamais être comme avant vu le prix du pétrole et les mauvaises conditions météo dont font face les pêcheurs ces derniers temps. Mais, actuellement, on peut dire que la situation est quand même abordable”.
Une base de données
Le président de la chambre d’agriculture plaide pour “un dialogue serein entre tous les acteurs” pour réfléchir d’abord sur la façon à entreprendre pour mobiliser les pêcheurs, les agriculteurs pour un recensement sectoriel et un recensement de production afin de pouvoir orienter et sensibiliser des marchands et marchandes dans les marchés. “Il ne s’agit pas de leur couper les vivres mais de leur fixer les prix des produits. Et tout cela demande un travail qui va rassembler la chambre d’agriculture, le ministère de l’Economie, le ministère de l’Agriculture, et celui des Finances pour pouvoir faire un bon travail”, préconise-t-il. Un travail qui, selon Abdillah Msaidié, va permettre de localiser les vrais agriculteurs, pas les agriculteurs des réseaux sociaux et les vrais pêcheurs mais pas les employeurs afin d’avoir une base de données de ces travailleurs et leur distribuer des cartes. “Cela nous permettra de recenser les revendeurs pour pouvoir discuter avec eux et fixer des prix abordables”, espère-t-il.
Par Hairiat Mohamed (stagiaire)