Afin de garantir la sécurité de la navigation maritime et de prévenir les drames en mer, le ministère des Transports aériens et maritimes, en collaboration avec l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), a organisé un atelier technique le mardi 22 juillet. Cette rencontre, présidée par la ministre Hassane Alfeine Yassmine, marque le lancement d’un processus rigoureux de mise en œuvre des textes nationaux et internationaux relatifs à la sécurité maritime.Aux côtés de la ministre, ont participé à cet atelier le directeur général de l’Anam, Saïd Salim Dahalani, ainsi que des représentants de la garde côtière, du ministère de la Santé, du ministère de l’Économie, de la Société comorienne des ports (Scp) et d’autres institutions partenaires.
Contrôle renforcé
L’objectif est clair : faire appliquer, sans compromis, les dispositions prévues par le Code de la marine marchande comorienne (loi N°14-30/AU), la Convention internationale Stcw de 1978 sur la formation des gens de mer, et la Convention du travail maritime de 2006 (Mlc 2006). Il est désormais exigé que tous les navires effectuant du cabotage national ou régional, entrant ou quittant les eaux comoriennes, soient en conformité avec les normes en vigueur. Cela inclut l’obligation de détenir les documents de navigation appropriés et les équipements de sécurité requis.
Les agences représentant ou consignataires de navires doivent désormais notifier à l’Anam et à la Scp leur intention de départ au moins 48 heures à l’avance, à travers un avis de départ. En outre, une «visite de partance » obligatoire est imposée à tout navire quittant un port comorien, également dans un délai de 48 heures avant le départ. Cette visite conditionne la délivrance de la clairance de départ par les autorités compétentes.
Une commission mixte, présidée par l’Anam, est instituée pour une durée de six mois afin de veiller à la stricte application de ces mesures. À l’issue de cette période, les inspecteurs de l’Anam seront chargés de faire respecter ces dispositions « avec impartialité et fermeté». La ministre Alfeine a exprimé sa vive inquiétude face à la recrudescence des naufrages ces derniers mois. Elle a évoqué notamment le cas du bateau AW, porté disparu depuis le 16 juin. «On ne connaît toujours pas les circonstances exactes de sa disparition. La recherche continue, mais jusqu’à présent, aucun résultat concret», a-t-elle déclaré.
Elle a insisté sur le fait que ces mesures ne constituent pas une nouveauté, mais qu’il s’agit d’une stricte application des textes déjà signés. «Aujourd’hui, nous mettons en œuvre ce qui existe. C’est pour la sécurité de nos citoyens, pour protéger les biens, pour structurer ce secteur vital», a-t-elle dit.La ministre a salué l’engagement des différents partenaires (la garde côtière, les ministères concernés, la gendarmerie) et précisé que des commissions ont été installées sur les trois îles. «Nous avons fixé un délai de six mois pour évaluer l’efficacité des mesures. Si les résultats ne sont pas probants, nous poursuivrons notre action», a-t-elle prévenu.
Une mission régalienne
Le chef du département du genre maritime au sein de l’Anam, Saïd Hassane Aboubacar, a rappelé que l’agence dispose d’une mission régalienne de contrôle des navires opérant dans les eaux comoriennes. Il a fait savoir que nombre d’entre eux proviennent de pays voisins, tels que Madagascar ou la Tanzanie, et que leur état de navigabilité est souvent douteux. «Il arrive que des navires quittent la Tanzanie ou Madagascar pour venir aux Comores et se retrouvent en panne de carburant ou sans provisions, causant de graves problèmes. Dans certains cas, la compagnie maritime doit envoyer du carburant en mer pour secourir le navire», a-t-il expliqué. Selon lui, le contrôle préalable au départ permettra de s’assurer que chaque navire dispose de réserves suffisantes, d’un moteur fiable et de conditions sanitaires adéquates. «Chaque départ de bateau doit être validé. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra éviter les disparitions tragiques en mer», a-t-il dit. L’Anam prévoit également la mise à disposition d’un bateau de secours pour les navires en détresse.