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Rescapés comoriens à Malindi I Vers un acheminement à Dar es Salam

Rescapés comoriens à Malindi I Vers un acheminement à Dar es Salam

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Les sept rescapés comoriens se trouvant actuellement dans un hôpital de Malindi au Kenya devraient être acheminés vers Dar es Salam en Tanzanie d’ici dimanche prochain, à moins d’un changement dernière minute. Le retour vers Moroni devrait se faire à partir de cette ville tanzanienne qui compte un ambassadeur comorien. Les familles se sont engagées à envoyer 150 000 de francs, qui couvriront les frais de déplacement, des visas et les dépistages anti Covid-19.

 

Tout laisse croire que les sept rescapés comoriens (le 8e serait un Rwandais) ayant dérivé à bord d’une embarcation durant 22 jours, actuellement hospitalisés dans un hôpital de Malindi au Kenya seront acheminés à Dar es Salam avant de faire leur grand retour aux Comores, à moins d’un changement de dernière minute. «Même si nous n’avons pas encore une date précise, les 7 Comoriens actuellement à Malindi devraient se rendre dans la capitale tanzanienne, d’ici peu de temps et de là, retourner aux Comores», a affirmé le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères, Takiddine Youssouf, qu’Al-watwan a joint au téléphone hier 17 août en début de matinée.


Pourquoi un rapatriement aux Comores via la Tanzanie ? «Malindi est plus proche de Dar es Salam que Nairobi (la capitane kényane, ndlr) par ailleurs l’Union des Comores dispose d’un ambassadeur en Tanzanie, lequel pourra rapidement entamer les procédures nécessaires en vue de leur rapatriement», a-t-il justifié. En réalité, selon plusieurs informations concordantes, l’idée de l’acheminement à Dar es Salam émane de Comoriens résidant au Kenya afin de leur faire éviter les tracasseries administratives liées aux personnes en situation irrégulière.

Une de nos sources qui se tient au chevet des survivants explique que c’est la seule solution, sinon il y a de fortes chances qu’ils se retrouvent dans une (immonde) cellule de police à moins d’un départ pour Moroni le plus rapidement possible. Cette dernière hypothèse est pour l’instant à exclure. «Nous avons déjà contacté les familles, chacune s’est engagée à nous faire parvenir 300 euros au plus tard vendredi, qui couvriront le déplacement jusqu’à Dar es Salam, les visas au Kenya et en Tanzanie, les tests anti Covid-19 dans les deux pays et le voyage en bus», a énuméré notre source.


Ce comorien établi à Mombasa depuis plus de 20 ans a fait savoir que «les survivants récupéraient difficilement, seulement hier, on leur a annoncé qu’ils devaient quitter l’hôpital pour une cellule de police, ce qui les a fortement perturbés. Après une intervention, la direction de l’hôpital a accepté de les garder mais dans une chambre miteuse, ce qui a fini de les démoraliser». Notre interlocuteur estime néanmoins que d’ici dimanche, les rescapés devraient quitter le Kenya pour la Tanzanie si tout se passe comme prévu. De là, il ne sait pas «si l’Etat prendra le relai ou si les familles devront encore envoyer de l’argent en vue de leur rapatriement aux Comores».


Ce qui est arrivé aux sept Comoriens et le Rwandais a fait le tour du monde. La semaine dernière, l’on apprenait par voie de presse qu’un Kwasa ayant à son bord 15 personnes, a quitté Ndzuani pour Mayotte le mois dernier mais n’est jamais arrivé à destination. Une panne de l’hélice a fait que l’embarcation a dérivé durant 22 jours.
Durant ce périple, sept personnes dont 3 femmes meurent de faim.


Ceux qui ont survécu racontent avoir bu de l’eau de mer et mangé du poisson cru. C’est dans une situation désespérée qu’ils ont été repérés par des pêcheurs kenyans.
Ils ont été tellement épuisés que leurs corps comportaient des plaies causées par des oiseaux qui se nourrissaient à même leur chair, sans qu’ils aient la force de les chasser.

 

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