Les sept survivants de la disparition en mer, sont arrivés vendredi 27 dernier à bord d’un vol de la compagnie kenyane. Ces citoyens comoriens qui voulaient se rendre à Mayotte à bord d’une petite embarcation de fortune se sont retrouvés au final sur les côtes Kényanes, à Malindi. Bilan : huit morts dont une femme enceinte. Les familles des survivants n’ont pas caché leur satisfaction.
Aurait-il le courage de reprendre la mer un jour ? Pour le Jeune Samir âgé de 19 ans, il est incertain. «Je ne peux pas dire si je reprendrai la mer un jour ou pas. Je ne sais pas ». Les survivants remercient Dieu pour les avoir sauvés. Une retrouvaille marquante pour leurs familles. Comme le dit, Pemba Ahmada, frère de Oili Pemba. «Je remercie tous ceux qui nous ont aidés à regagner le pays, Je suis rempli de joie d’être encore en vie», nous dit-il, l’air joyeux.Quant à Harouna, son accueil au marché de Volo volo où se trouvent ses proches a été, pour lui, un moment d’intenses émotions. Le bonheur se ressentait en le voyant. «Oudja Mtruwangou Uvuku», chantonnaient-ils. «Tu es arrivé mon ami, Dieu t’as sauvé».
Un mois après cette aventure, le jeune Samir nous raconte son vécu. Vêtu d’un sweet à capuche bleu, un jean et ses baskets noirs, le visage parsemé de boutons Samir nous accueille, avec un large sourire d’espoir et de joie malgré le cauchemar qu’il a vécu. «Notre but était de rejoindre Mayotte, chacun d’entre nous avait ses raisons. Le moteur du bateau est tombé en panne. Nous avons essayé plusieurs moyens pour atteindre Mayotte. Nous avions commencé à voir l’île mais il était tard on en pouvait plus. On s’est dit qu’on va dormir jusqu’au lendemain pour rejoindre l’île».
vec un sourire triste sur le visage, il se remémore surement ces moments horribles. Les mains tremblantes, il poursuit ainsi son récit, « Au réveil le lendemain, nous avons constaté que la mer nous a déplacé. On ne voyait plus rien autour de nous. Le capitaine nous a dit à cet instant d’attendre la miséricorde d’Allah ».L’attente s’avérait longue, la peur au ventre. Puis une première personne est décédée ce même jour, une autre le lendemain. «Un homme et une femme enceinte sont décédés le jour suivant, suivi d’une autre femme, les décès s’enchainaient tous les jours».
«On jetait les corps à la mer au fur et à mesure. Il y avait un vieux parmi nous, qui constatait les décès», dit Samir, les yeux remplis de larmes, les mains tremblantes et un faible sourire sur son visage.Ce n’est qu’après 22 jours qu’ils ont été secourus par des pécheurs Kenyans. Ils ont été transportés à l’hôpital de Malindi où ils sont restés durant leur séjour jusqu’à leur retour aux Comores, le vendredi 27 août. (Lire nos éditions précédentes).
Nourina Abdoul-Djabar