logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Respect des mesures barrières I La gendarmerie fait-elle preuve de favoritisme ?

Respect des mesures barrières I La gendarmerie fait-elle preuve de favoritisme ?

Société | -

image article une
Alors que la gendarmerie effectue plusieurs arrestations dans les cérémonies des mariages, les plages, sur les routes, ou encore dans les restaurants pour faire respecter les mesures barrières. Nombreux sont ceux qui constatent et dénoncent «le favoritisme» supposé dans certains cas durant cette période de crise sanitaire.

 

La gendarmerie n’a pas manqué, depuis le début de la crise sanitaire aux Comores en avril 2020, d’assurer la surveillance et faire respecter les mesures barrières mises en place contre la pandémie.Mais alors que les participants aux mariages sont limités à 50 personnes, les plages fermées, et que des centaines de personnes sont interpellées pour non port du masque, la gendarmerie a participé à l’organisation d’une sortie par une visite de l’île de Ngazidja suivie d’un mini-concert à la plage de Sada Beach, vers Ouellah Mitsamiouli dimanche 22 août. Un événement dénommé « Usafari Tour » qui a mobilisé plus de 120 personnes, selon un participant. Et le déplacement a été assuré par, devinez qui la gendarmerie nationale.

«Il y avait trois bus de la gendarmerie, je pense qu’on avait une personne sur deux à avoir un masque. Il faut savoir qu’on était plus de 120 personnes quand nous avons quitté Moroni», a déclaré un participant. Cette sortie a d’ailleurs été relayée vie sur les réseaux sociaux et l’on aperçoit des jeunes danser et festoyer sans masque. Au même moment, rappelons-le, des jeunes ont été évacués des plages de Galawa et Maloudja par des forces de l’ordre. Il y a une dizaine de jours, le restaurant New Select a vu la gendarmerie embarquer des clients, dont des mineurs et une femme enceinte, pour cause de non-respect des mesures barrières.

 

L’établissement a dû payer une amende d’un million quatre cent vingt mille. «On a payé une amende parce qu’on avait dépassé les 50 clients sachant que nous avons assez d’espace pour accueillir jusqu’à 100 clients tout en respectant les gestes barrières. Le plus choquant c’est le fait d’avoir enfermé nos clients au lieu de fermer le restaurant ou embarquer les responsables», a confié le directeur exécutif de Nassib, Houssam Chamsoudine.Ce dernier s’interroge aussi sur le fait que d’autres évènements, showcase et concert sont organisés que ce soit par des restaurants ou les autorités, sans que ça pose problème. «Il n’y a aucune cohérence», a regretté Houssam Chamsoudine.

 

Des voix s’élèvent ici et là pour déplorer «des cas de favoritisme» supposés de la part des forces de l’ordre. Plusieurs couples ayant célébré leurs mariages avec plus de 50 personnes ont été sommés de payer une amende de 500.000 francs alors que «d’autres n’auraient pas été inquiétés», d’après certaines sources.Joint par Al-watwan, le lieutenant Yasser Sidi, qui avait pris part à l’événement Usafari Tour, a rejeté les accusations de favoritisme.

 

«On fait de notre mieux pour faire respecter les ordres. Il n’y a pas de favoritisme, et même, l’évènement Usafari a complétement respecté les mesures mises en place par le comité chargé de la lutte contre la Covid-19», a déclaré le gendarme, alors que les images à notre disposition montrent des jeunes dans les 3 bus de la gendarmerie sans masque et environs 200 personnes au concert à la plage. Sur les mariages qui dépassent les 100 invités parfois, le gendarme a déclaré que les forces de l’ordre n’ont pas les moyens d’être «partout à la fois».

Nourina Abdoul-Djabar

Commentaires