Zael Ali Youssouf, exerçant l’activité il y a presque dix-neuf ans, affirme que ce phénomène est beaucoup plus constaté au bord «du bassin de mer Raya» situé entre Ikoni et Mwandzaza Mbwani, plus précisément à vingt-six kilomètres de la terre. Selon lui, cette situation est observée il y a un peu plus d’un mois. Et ce sont surtout les poissons rouges et toute sorte de poissons vivant dans des eaux profondes qui sont les plus touchées. «J’ai personnellement ramassé des poissons sans vie jeudi 6 juin aux alentours de ce bassin. Les poissons nécessitant la pêche à la traine ne sont pas inclus. Parfois, ils sont de bonnes qualités et mangeables, parfois non. Des collègues des autres îles l’ont parfois constaté «, explique ce pêcheur rencontré du côté du café du port, à Moroni. Zael Ali Youssouf ne se retient pas d’avancer les explications possibles relayées par ses collègues. «Des gens lancent probablement des mines. Le passage récent du cyclone pourrait également provoquer ces genres de choses. Pourquoi pas le volcan sous-marin à côté de Mayotte. Ce qui est certain, le phénomène n’est pas du tout ordinaire. Il faudrait des explications un peu particulières à ce phénomène», suppose-t-il.
Au niveau de la direction de la pêche, des experts confirment avoir été informés dudit phénomène par des pêcheurs. Moustarchid Ben Soudjay, expert halieutique du projet Swiofish, fait savoir qu’un protocole d’urgence vient d’être activer pour éviter tout risque lié à ce phénomène.
Protocole déjà activé
Selon lui, la direction de la pêche et l’Inrap ont déjà mobilisé un groupe d’experts et chercheurs pour aller au bord du bassin afin de s’enquérir plus d’informations sur ce phénomène surréaliste. «Nous devrions partir en mer dimanche 9 juin (hier, Ndlr) avec le dispositif nécessaire pour relever des échantillons, mais la mission a été perturbée par des raisons climatiques. Puisqu’il ne suffit pas de nous informer pour prendre des décisions. Pour le moment, il est tôt pour conclure, ce qui fait qu’il n’est pas question de paniquer», indique-t-il. L’expert halieutique précise qu’ils comptent bien, une fois sur place, prendre des échantillons de l’eau, des bio-indicateurs comme les algues, des invertébrés baltiques, le cas échéant des poissons pour l’analyse du contenu stomacale et des photos. «Un laboratoire a été contacté à Madagascar pour des analyses de ces échantillons», a-t-il informé.
Différentes hypothèses
Les experts de la direction nationale de la pêche avancent différentes hypothèses qui peuvent être liées à ce phénomène. L’un d’eux, Moustarchid Ben Soudjay, parle de biotopes touchés, provoquant un manque de nourriture des poissons, de fuite de gaz d’un volcan sous l’eau, de manque de polypes désignant les parties vivantes des coraux, des effets de mines lancées, de passage de bateaux transportant de produits toxiques ou d’un jet à la mer de poissons sans importance après une pêche. Nazir Nazi