logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Retrait de l’agrément d’Ab Aviation I «Des problèmes de trésorerie de la compagnie» révélés au grand jour

Retrait de l’agrément d’Ab Aviation I «Des problèmes de trésorerie de la compagnie» révélés au grand jour

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Le ministère des Transports aérien et maritime a livré les raisons à l’origine du retrait de l’agrément d’Ab Aviation et douterait même de “la véracité des documents financiers présentés par la compagnie pendant la demande de l’agrément”.

 

Une semaine après la suspension de l’agrément d’Ab Aviation, le ministère des Transports a tenu une conférence de presse vendredi dernier pour apporter des explications supplémentaires sur le sujet. D’après le directeur de cabinet du ministère, le retrait de l’agrément de la compagnie est surtout lié “aux difficultés financières” de la société. “Il faut savoir que la délivrance tout comme la suspension ou le retrait d’un agrément est une décision qui revient au ministère des Transports”, a d’abord souligné Taoufik Mohamed.


Pour le cas d’Ab Aviation, “les problèmes de trésorerie constatés” ont motivé en partie la mesure prise par les autorités le 19 mars. “ Si on doute qu’un transporteur a des difficultés financières, la règlementation nous autorise par mesure de sécurité à suspendre l’agrément. C’est ce qui s’est passé avec Ab aviation”, a fait valoir le directeur de cabinet lors de la conférence de presse, vendredi 25 mars. Sur la liste des facteurs ayant poussé le ministère à interdire à la compagnie d’Ayad Bourhane de desservir le pays, on retrouve, entre autres, “ses dettes”.

36 millions de francs

Selon le directeur de cabinet, Ab aviation doit encore près de 36 millions de francs à l’Aéroport des Comores (Adc). Ce n’est pas tout. “ Pendant qu’Ab aviation essayait de nous faire croire que les avions étaient partis pour des maintenances, son ancien partenaire notamment Sahara African Company, nous a saisi et demandé que ses appareils soient retirés du registre comorien des aéronefs. Le responsable évoque des dettes s’élevant à plusieurs millions toujours pas réglées par la compagnie comorienne”, a révélé notre conférencier.


Ce qui n’a pas empêché Ayad Bourhane de tout contester malgré la réception de ce courrier. Un autre fait qui est venu renforcer les doutes du ministère des transports sur l’incapacité financière de l’entreprise : le non remboursement des personnes qui avaient acheté des billets pour se rendre dans les îles avant le crash “ Jusqu’à maintenant aucun passager n’a été remboursé”, a déploré Taoufik Mohamed.Les proches des victimes du crash n’ont toujours pas reçu les premiers frais de dédommagement prévus dans le Code de l’aviation civile comorienne. La compagnie estime que cela serait du ressort de ses assureurs, d’après un courrier en date du 10 mars, ajoutant que la Convention de Montréal citée dans la lettre de l’Anacm en date du 8 mars “ne concerne pas les vols domestiques”. Autant d’arguments qualifiés de “subterfuges” par le ministère pour, selon le directeur de cabinet “masquer les problèmes financiers croit savoir le ministère des Transports”.


Le directeur de cabinet dit ne pas comprendre que l’assureur d’Ab aviation ne soit toujours pas là. “Or à chaque fois qu’il y a eu accident, la première chose que le transporteur fait c’est d’appeler l’assureur qui se dépêche toujours sur le lieu le plus tôt possible pour constater les dégâts. Cela n’a jamais été le cas pour Ab aviation. Un mois après le crash, nous ne connaissons pas la couleur de son assureur, les proches des victimes non plus”, regrette-t-il. Le ministère envisage envoyer un auditeur pour mener des investigations sur la santé financière de la compagnie.

Commentaires