Lors d’une retraite de quatre jours organisée à Fomboni du 18 au 22 mai, les cadres du secteur de l’énergie ont examiné les raisons de cette situation qui entraîne des coupures d’électricité récurrentes dans le pays. Un diagnostic a révélé une mauvaise mise en œuvre du schéma directeur du secteur, qui prévoyait initialement de se concentrer sur une source d’énergie de base telle que le fuel lourd ou l’énergie thermique. Actuellement, il est évident que le pays se tourne de plus en plus vers les énergies renouvelables telles que le photovoltaïque et l’hydraulique. « La production d’énergie à partir de sources renouvelables progresse beaucoup plus rapidement que ce qui était prévu dans le schéma directeur », a soutenu l’expert international Alain Doulet (Lire interview en haut). Malgré cette avancée, les professionnels de l’énergie restent convaincus que l’énergie solaire ne peut pas garantir une stabilité énergétique en raison de son caractère intermittent.
Le manque d’anticipation de l’entretien des groupes électrogènes
Le choix d’affectation des fonds mobilisés, que ce soit auprès des bailleurs de fonds ou des fonds propres, est également critiqué. Il arrive parfois que certains fonds soient alloués à des niveaux d’intervention inadaptés aux besoins réels. Plusieurs experts du secteur de l’Energie constatent qu’une décision préalable est prise quant à la zone d’intervention, sans tenir compte concrètement des besoins techniques réels des exploitants nationaux. Cela nuit à la mise en œuvre des recommandations urgentes à moyen terme, ce qui remet en question la stratégie du secteur et l’expose constamment aux pressions des acteurs.
D’autres faiblesses ont également été relevées, notamment le manque d’anticipation de l’entretien des groupes électrogènes, qui sont systématiquement réparés seulement lorsqu’ils tombent en panne. Par conséquent, la réhabilitation et le renforcement du réseau vieillissant sont effectués au même rythme que la production. « Nous pouvons budgétiser cela, mais les prévisions budgétaires ne sont pas toujours efficaces. La Sonelec n’est pas en mesure de supporter la vente à perte, malgré les aides financières de l’État. Il est donc nécessaire de se projeter dans l’avenir tout en tenant compte des urgences qui se manifestent», a estimé Ali Saïd Mkandzile Mohamed, directeur technique de la Société.
Les responsables financiers de la Sonelec constatent des fraudes importantes ainsi que l’absence de recouvrement des factures. Il y a aussi la qualité du carburant utilisé qui ne serait pas bonne. «La qualité du gasoil fourni à nos centrales électriques entraîne des changements de filtres et d’injections rapides et fréquents», ont témoigné plusieurs techniciens.