Il y a quelques jours, à Moroni, un père de famille est décédé. Cependant, sa famille a rencontré d’énormes difficultés pour trouver quelqu’un qui puisse lui prodiguer les soins mortuaires nécessaires. Après de longues négociations, il a finalement pu recevoir le lavage mortuaire qui lui était dû, et il a été inhumé au cimetière de la communauté anjouanaise à Nazico.
L’obstacle principal résidait dans le fait que cet homme, marié à une comorienne depuis des décennies et père de plusieurs enfants, était d’origine malgache. Pour certaines personnes, son identité malgache semblait remettre en question sa foi musulmane. Cette regrettable attitude traduit une méconnaissance profonde de la foi islamique, car être malgache ne saurait automatiquement signifier ne pas être musulman. Suite à cet incident, Al-watwan a pris l’initiative de s’entretenir avec le muftorat. Son porte-parole, Ali Hadji, a d’abord déclaré que cet événement ne leur était pas parvenu.
Le défunt était bel et bien un musulman
Il a souligné par la suite que des proches avaient attesté que le défunt était bel et bien musulman. Il est selon lui «essentiel de rappeler que la toilette mortuaire est une étape incontournable des rites funéraires musulmans, un moment qui doit être exécuté rapidement et avec un profond respect des préceptes religieux». Et «même si le défunt n’était pas toujours rigoureux dans ses pratiques religieuses, il n’aurait pas dû être privé de ce rituel », affirme l’uléma. Et d’ajouter : «Si un tel refus s’est produit, il convient tout d’abord de s’assurer de sa réelle affiliation à la foi musulmane. Les raisons pour lesquelles certains ont décliné leur participation au lavage doivent être examinées.»
Poursuivant son explication, le porte-parole du muftorat a affirmé : «La toilette rituelle musulmane doit être effectuée obligatoirement par un musulman ou une musulmane, en suivant des directives précises. Seuls les fidèles de cette foi sont habilités à le faire. Cependant, si les enfants du défunt sont bien musulmans et ont dû plaider leur cause auprès des autorités, il aurait été judicieux d’accepter leur demande. Accueillir leurs volontés aurait été une démarche constructive, les encourageant à persévérer sur le chemin de la vérité et de la tradition prophétique (sounna)».
Il est important de noter, d’après toujours l’explication fournie par le muftorat, que la personne chargée de la toilette mortuaire est celle désignée dans le testament du défunt, ou à défaut le conjoint ou d’autres proches en fonction de leur lien de parenté avec le défunt, un leader religieux, ou encore les services funéraires musulmans. Selon les règles, les femmes sont chargées de cette tâche pour les femmes, et les hommes pour les hommes. Cependant, il existe des exceptions : le mari peut laver sa femme et une mère peut laver son fils impubère.