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Riz ordinaire / Une vraie-fausse pénurie provoque une flambée des prix

Riz ordinaire / Une vraie-fausse pénurie provoque une flambée des prix

Société | -   Nazir Nazi

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De sept mille francs, le prix du sac ordinaire de riz est négocié à huit mille francs, en ce moment. Mais aussi le produit devient de plus en plus rare sur le marché. Une situation préoccupante, mais dont l’Office national pour l’importation et la commercialisation du riz (Onicor) estime que «ce n’est pas le moment de communiquer».

 

Le sac de riz ordinaire, principal aliment largement consommé dans le pays, se raréfie dans les entrepôts des commerces et depuis, presque, deux semaines s’en procurer est devenu un vrai parcours du combattant à Ngazidja, particulièrement. Le prix homologué, sept mille francs le sac, n’est plus appliqué. La rumeur s’empare de la rue sur une possible pénurie de la denrée. Mais difficile d’infirmer ou confirmer car l’Office national pour l’importation et la commercialisation du riz  (Onicor) n’a daigné donner une réponse à la question malgré notre insistance. A Moroni, comme à l’intérieur de l’île de Ngazidja, le prix du sac de riz grimpe au gré des jours. Des marchands se montrent conscients de la cherté du prix sur le marché, mais ils trouvent cela «un phénomène automatique» et surtout conjoncturel. Amir Ibrahim, qui tient son échoppe au sud de l’île, estime que cette pénurie du riz ordinaire a débuté il y a un peu plus de deux semaines, bien que personne n’ait pu remarquer en cette période de basse saison de festivités de forte consommation. Il s’est, toutefois, étonné que les autorités pointent du doigt les grossistes et les détaillants au lieu de s’interroger sur les raisons de cette brusque «rupture» de stock sur le marché intérieur.

Onicor indifférent ?

«Un sac de riz ordinaire se vend actuellement à huit mille francs comoriens, dans la capitale, pourvu que l’on tombe dessus quelque part. Imaginez en dehors de Moroni, là où nous sommes obligés à payer des frais de transport. J’ai fait le tour de quelques magasins et le prix est à huit mille francs. J’ai pris deux sacs pour ma famille», a déclaré le boutiquier. Au bord de la rue Ambassadeur, au nord de la capitale, Moina Andjouza Aboubacari se tient devant deux sacs blancs frappés du logo de l’Onicor qu’elle venait de sortir d’un des rares magasins de la place qui mettent en vente le produit. La jeune fille, élève de la classe de terminale, cherche un taxi pour embarquer son riz qu’elle a mis deux jours de réflexion avant de se mettre à payer le prix fort. «J’ai finalement accepté l’idée d’acheter les deux sacs à seize mille francs. Et c’est après deux jours de recherche. Je ne comprends pas pourquoi du jour au lendemain le prix passe de sept à huit mille francs. Le kilo se vend alors à combien», s’est-elle interrogée.


Chez le principal importateur du riz populaire, c’est le silence. Al-watwan est allé frapper à sa porte, deux fois, hier mais sans rien tirer des responsables de la société publique. «Notre chef pense que ce n’est pas le moment de communiquer», a fait savoir l’un des agents du service de communication de l’Onicor. Pourtant, la veille, un cadre de la maison s’était entretenu à ce sujet avec le service audiovisuel public, Ortc. Parait-il que la sortie médiatique «n’a pas plu à un certain niveau de la hiérarchie de l’établissement». Cependant, plus tard que le mois de mai dernier, le patron de l’Office avait révélé dans nos colonnes avoir remis un plan quinquennal au président de l’Union dans lequel «nous avions l’engagement de redresser la société, harmoniser ses comptes. Deux ans plus tard, l’objectif est atteint et l’Onicor est à même de mieux accompagner la politique du président Azali Assoumani contre la vie chère». D’où la légitime question de savoir ce qui se passe en ce moment chez l’importateur du principal aliment de base des Comoriens.


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