Une cargaison de riz ordinaire attendue à Ndzuani est arrivée la nuit du mardi à mercredi au port de Mutsamudu, à bord du bateau «Faliki Ndjema». L’on parle de près de «800 tonnes à bord». Vers 10 heures du matin du mercredi, les camions remplis de la précieuse céréale ont commencé à quitter le port, avec leur cargaison bien cachée sous des bâches.Depuis l’avant-veille de cette arrivée, «une liste des commerçants prétendument retenus par l’Onicor» (Office national d’importation et de commercialisation du riz) pour redistribuer ce riz a circulé sur les réseaux sociaux. En même temps, il se dit que ce sont les 20 municipalités de l’île qui s’en chargeront. Mais la société publique s’est, depuis quelques jours murée dans le silence, et les médias n’ont pas pu avoir d’explications sur la méthode de distribution retenue.
En fait, après l’épisode des déclarations polémiques (le Dg d’Onicor a récemment été la cible de critiques pour avoir déclaré que le «riz ne tombe pas du ciel» et qu’il faut donc «le cultiver»), et des annonces ratées (plusieurs dates successives ont été annoncées pour l’arrivée du riz), le silence et le secret semblent finalement s’être imposés chez les responsables d’Onicor.Des altercations ont éclaté dans la ville de Mirontsy.Rien n’est en effet plus communiqué. Mieux encore, rien ne doit plus être vu. Le photographe d’Al-watwan à Ndzuani, Salim Mohamed, a même failli faire les frais de cette « omerta » au port, le matin. Alors qu’il s’était rendu sur place pour prendre des photos des opérations du déchargement du riz, un militaire lui a arraché son Smartphone des mains, a menacé de le détruire, puis lui a intimé d’effacer toutes ses prises. Pourtant, de l’avis d’un citoyen qui s’exprimait en milieu de journée sur le réseau Facebook, c’est «le manque de communication qui a engendré les troubles de Mirontsy».
En effet, peu de temps après la sortie des camions de riz du port, des altercations ont eu lieu dans la ville de Mirontsy. Alors qu’un cortège de ces camions, couverts de bâches, traversait cette ville, des badauds ont commencé à s’agiter, et ont fini par jeter des pierres sur la voie pour empêcher les chargements de passer. Mais alors que l’essentiel du cortège avait déjà traversé, un dernier camion a été momentanément arrêté, son bâche déchiré. Un groupe de gens du même village s’est interposé pour stopper ces agissements. Et, c’est alors qu’une bagarre générale éclata entre les deux clans. L’armée est vite arrivée, mais, face à des émeutiers surchauffés, le face a duré plusieurs heures.