logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Riz à Ndzuani I Le vraquier des 12.000 tonnes annoncé de nouveau pour cette semaine

Riz à Ndzuani I Le vraquier des 12.000 tonnes annoncé de nouveau pour cette semaine

Société | -   Sardou Moussa

image article une
La direction régionale de l’Onicor a annoncé, mardi 9 août dernier, l’arrivée «dans une semaine» de la fameuse cargaison de 12.000 tonnes de riz en vrac. La déclaration a été faite devant un «Collectif de notables de l’île de Ndzuani» venu demander des explications au sujet de cette pénurie qui n’en finit pas. Cette cargaison a, pour rappel, été annoncée pour début août, avant qu’un communiqué du 5 août invoque des «jours de retard» dus aux «conditions météorologiques.

 

Les 90 conteneurs de riz (tantôt 90, tantôt 70, les 20 ayant été destinés à Mwali puis de nouveau retenus à Ndzuani, semble-t-il), sortis du port de Mutsamudu à partir du 18 juillet dernier, auraient du nourrir l’île pendant un mois, si l’on se fie aux calculs de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor). Pourtant, depuis leur dédouanement, certaines voix laissent entendre «qu’aucun sac de ce riz n’a jamais été exposé devant aucun magasin, nulle part dans l’île». Pour s’en procurer, le consommateur devait trouver quelqu’un qui connait quelqu’un, qui connait quelqu’un…

«Marché noir» du riz de luxe Kayiri de l’Onicor

La pénurie du riz dans l’île n’a donc pas été résolue avec cette dernière cargaison. Aujourd’hui, près d’un mois après, c’est le riz de luxe Kayiri du même Onicor, qui est à son tour recherché par les consommateurs, et fait à son tour l’objet des spéculations : «jusqu’à 12.500 francs le sac de 10 kilos au marché noir, au lieu de 10.000 francs seulement», dit-on. Et c’est dans ce contexte que la direction régionale de l’Onicor a annoncé, mardi 9 août dernier, l’arrivée «dans une semaine» de la fameuse cargaison de 12.000 tonnes de riz en vrac. La déclaration a été faite devant un «Collectif des notables de l’île de Ndzuani» venu demander des explications au sujet de cette pénurie qui n’en finit pas. Cette cargaison a, pour rappel, été annoncée pour début août, avant qu’un communiqué du 5 août invoque des «jours de retard» dus aux «conditions météorologiques».


A bien analyser la situation, l’on est amené à constater que la pénurie du riz à Ndzuani relève, selon certains, «aussi bien d’un certain manque de confiance des commerçants et des consommateurs vis-à-vis de l’Onicor», que «de la nouvelle politique commerciale» de l’établissement, jugée «néfaste» par les commerçants. L’un des représentants de la notabilité de l’île reçus le mardi dernier par le directeur régional de l’Onicor, Soumaïla Saïd, avait, à juste titre, fait la remarque suivante : «le riz est vendu à Ndzuani dans une forme de marché noir. Le système de distribution et de vente de la marchandise est changé».


C’est, selon ce notable, une question que sa délégation a posée au directeur, mais ce dernier a visiblement répondu à côté. Car il a plutôt justifié cette pénurie par «un problème de circulation de la marchandise sur le plan international», et par «une modification du contrat» par son premier fournisseur pakistanais.Or, de nombreux témoignages abondent dans le sens de la remarque du notable. «Moi, je suis finalement lassé de “pourchasser” ce riz. Ce sont de nouveaux visages, des partisans politiques plutôt, à qui l’Onicor a cette fois confié la distribution du riz.

La plupart ne me sont pas familiers ; j’ai du mal à me faire ravitailler», a confié à Al-watwan, dans les jours qui ont suivi le dédouanement des conteneurs, un marchand de la commune de Sima.«Moi, j’ai donné l’argent par avance, espérant être approvisionnée prioritairement, mais toute la cargaison a été distribuée sans que j’ai pu avoir ma part ! Et je n’ai pas été remboursé !», se plaignait une autre marchande, de la même commune de Sima, à un camarade marchand qui, lui, disait «n’avoir pas accepté ce deal», préférant «injecter son argent dans le commerce du girofle».

Commentaires