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Route Bahani-Shezani : Shomoni et Hasendje en désaccord sur l’installation d’un concasseur

Route Bahani-Shezani : Shomoni et Hasendje en désaccord sur l’installation d’un concasseur

Société | -

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La région de Washili est depuis quelques jours le théâtre d’une controverse liée à l’installation d’un concasseur dans la zone dite de la Coulée de lave, entre les localités de Hasendje et Shomoni. Ce projet, porté par la société chinoise Weihai International Economic & Technical Cooperative Co. Ltd (Wietc), s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation de la route Bahani–Shezani, Mais au-delà de ses ambitions techniques, le chantier soulève des crispations autour des questions foncières et de transparence dans les négociations.


Wietc, déjà active aux Comores dans les travaux d’infrastructures, a entamé l’implantation d’un concasseur destiné à broyer des agrégats sur un terrain situé dans la Coulée de lave. Selon la localité de Hasendje, cette installation est le fruit d’un accord avec la communauté locale. Le chef du village, Said Ali Mohamed, affirme qu’une convention est en cours de finalisation avec la société chinoise, et que les travaux de préparation du site ont commencé sous la protection de l’armée. Il rappelle également que ce site fait historiquement partie de Hasendje, bien que certaines inscriptions dans la zone mentionnent Shomoni.


À quelques encablures de là, la version est toute autre. Pour le chef de Shomoni, Mohamed Djaé, «aucune négociation n’a été entreprise avec sa localité», pourtant concernée par l’exploitation de la Coulée de lave. Il affirme que des jeunes de Shomoni ont récemment interrompu les travaux, car ils estiment que le site appartient à leur communauté et dénoncent alors le manque de concertation. «Les Chinois sont venus avec leurs équipements sans nous prévenir. Il n’y a jamais eu de discussions avec nous», soutient-il, appelant à l’ouverture de négociations entre Wietc et les instances locales, notamment l’association de développement locale Rivuniye.

«La situation est sous contrôle»

Malgré leurs divergences, les chefs des deux localités reconnaissent que certains repères naturels, comme les arbres Mizindza au bord de la mer, constituent des limites ancestrales. Néanmoins, les interprétations divergent sur l’étendue réelle de la zone de la Coulée de lave et sur les droits d’exploitation qui y sont associés. Tous s’accordent cependant à dire que le domaine Dzahani est une propriété de l’État, ce qui renforce le rôle central de l’administration publique dans la gestion du différend.
Pour le préfet de la région, Bacar Mohamed alias Mbaé fils, «la situation est sous contrôle». Il indique que le contrat signé avec Wietc pour une durée de 26 mois a été encadré par ses services ainsi que par les mairies locales et le comité villageois de Hassendje. S’il admet que la question des limites entre Shomoni et Hasendje mérite d’être clarifiée, il affirme qu’une délimitation provisoire sera prochainement effectuée en présence des maires et des représentants des deux villages. «Je vous garantis qu’il n’y a pas de problème entre les deux localités», assure-t-il, tout en précisant ne pas être informé de l’intervention des jeunes de Shomoni sur le site.
Ce projet d’envergure, censé renforcer la connectivité régionale et soutenir les ambitions de développement local, se heurte une fois encore à un problème récurrent à Ngazidja : celui des limites des délimitations historiques entres les localités.

Moudjib Mohamed Said & Djaffar Ahmed

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