Le ministre chargé des Affaires islamiques, Djae Ahmada Chanfi, et celui de la jeunesse, Djanfar Salim Allaoui, ont séjourné à Ndzuani le week-end dernier pour deux raisons : échanger avec le « Conseil des sages » de l’île, ainsi qu’avec les préfets, les maires et les religieux au sujet des nouvelles dispositions de l’arrêté ministériel réglementant le prêche dans les mosquées de vendredi. Une grande réunion a été organisée le dimanche à Mutsamudu, dans laquelle d’autres sujets relatifs à la politique générale du gouvernement ont été abordés.
Dans son intervention, le ministre des Affaires islamiques a tenu à rappeler à l’assistance que la religion était l’un des piliers de notre pays, et que, pour tous les sujets qui divisent, « le gouvernement préconise le dialogue plutôt que la force». Et au sujet précisément de la prière hebdomadaire du vendredi, « il est préférable que la hutba [prêche] soit faite en arabe sur le mimbar [chaire], mais cela n’empêche pas qu’elle soit prononcée dans la langue nationale avant l’ascension du hatub [prêcheur]. L’importance de la hutba réside dans la compréhension et l’appréciation du message par les fidèles. Il est nécessaire de mettre fin aux polémiques. C’est pourquoi nous demandons, au nom du gouvernement Azali, le respect de l’arrêté que j’ai signé», a déclaré Djae Ahamada Chanfi.
Quant au ministre de la jeunesse, ce déplacement à Ndzuani a été selon lui une réponse aux recommandations du chef de l’État, Azali Assoumani. « La politique du chef de l’État exige une proximité avec la population. C’est d’une importance capitale pour lui. Lors de sa dernière visite, le président de la République a sollicité le soutien des personnalités politiques de l’île. Ce déplacement fait suite à ses recommandations», a-t-il affirmé. Le coordinateur des préfets de Ndzuani, Ibrahim Ahamadi, a joué le rôle de défenseur des droits de la population et a demandé des actions de la part du gouvernement. «Pour ce qui est de l’arrêté du ministre de la Justice, nous nous sommes chargés de sillonner les mosquées.
Certaines d’entre eux n’ont pas abandonné ces pratiques. Les responsables de ces mosquées menacent de faire un hitma [invocations pour demander justice auprès de Dieu] contre toutes les personnes qui interviendront. La gendarmerie nationale connaît tous les lieux de cultes où les hutba dans le mimbar se font en langue nationale. Nous demandons que le gouvernement agisse», a réclamé Ibrahim Ahamadi.