En marge de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes (Gpdrr), une délégation comorienne s’est rendue à Bali et, à l’instar de tous les autres pays, a constaté de visu l’état d’avancement de la réalisation du Cadre d’action de Sendai dans le pays, et d’en élaborer de nouvelles méthodes d’approche. Ce n’est un secret pour personne, étant un pays insulaire, les Comores peuvent, à tout moment, essuyer des catastrophes naturelles. Mais, à entendre les différents spécialistes, la menace sérieuse reste les cyclones.
Point focal des Comores à l’Undrr pour la région arabe, Hamidou Soule souligne qu’une “recrudescence de ces aléas a été observée sous les effets du changement climatique (Cc) : cas des cyclones”. Même son de cloche pour Ahmed Youssouf Abdou, directeur technique de la météorologie de l’Anacm et représentant des Comores à l’Organisation mondiale de la météorologie(Omm), qui tire la sonnette d’alarme. “La possibilité d’avoir plusieurs risques en même temps n’est pas à exclure. Des études de l’Anacm avaient établi la possibilité d’un cyclone au pays sur une période de cinq ans. Mais durant cette dernière décennie, on a constaté un changement de fréquence des cyclones aux Comores, du probablement au règlement climatique”, a fait savoir l’expert.
“13 cyclones formés”
Cette variation de fréquence n’a pas été sans conséquence puisqu’elle “a permis la formation de 13 cyclones, dont quatre menaçants à savoir Jasmin, Gombé, Ana et Duma”. Et, prévient Ahmed Youssouf Abdou, compte tenu de “notre exiguïté superficiel, les Comores ne supporteraient successivement pas deux passages de cyclones”. La riposte face à ces menaces de cyclone aura, entre autres, été le but du voyage de Bali. En première ligne de la gestion des catastrophes naturelles, la Direction générale de la sécurité civile(Dgsc), représenté par le conseiller Mohamed Djunaid, plaide pour le renforcement du système d’alerte précoce. “Durant les différentes sessions, il a surtout été question des renforcements du système d’alerte précoce, consistant à alerter la population d’éventuelles catastrophes. La Dgsc travaille avec différents acteurs de la gestion des catastrophe comme l’Anacm ou l’Observatoire du Karthala(Ovk)” a fait savoir Mohamed Djunaid.
Bien que ce dernier estime que la Dgsc s’est améliorée depuis le passage du cyclone Kenneth en 2019 en matière de moyens d’intervention, il note, toutefois, que la mobilisation des financements à l’endroit de la réduction des risques de catastrophe a pesé durant les différents panels. Dans ce cadre-là, les Comores peuvent compter sur le soutien de l’Omm qui, à travers le projet Systèmes d’alertes précoces et des risques climatiques(Crews). “Comme l’Anacm a cette lourde responsabilité d’informer et protéger la population des phénomènes météorologiques extrêmes, nous sommes bénéficiaires de ce projet”, devait conclure Ahmed Youssouf Abdou.