La septième session de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes(Undrr), se tient cette année à Bali, en Indonésie, et est co-présidée par le Bureau des Nations-unies pour la réduction des risques de catastrophe(Undrr) et le gouvernement indonésien. Alors que la cérémonie officielle de l’ouverture du sommet est prévue demain à 9h, les abords des rues de Nusa Dua, région du Sud de Bali qui accueille la Plateforme mondiale, sont remplis de panneaux faisant la promotion de ce congrès qui réunit plus de 600 personnes. Ces dernières sont invitées, du 23 au 28 mai, à apporter leur expertise et leur réflexion autour de la thématique suivante : «Du risque à la résilience : vers un développement durable pour tous dans un monde transformé par la Covid-19».
Des mesures sanitaires draconiennes
Les travaux de cette septième session qui seront consacrés à l’examen à mi-parcours du Cadre de Sendai dont l’on attend un bilan, se dérouleront au Bali international convention center(Bicc), connu pour avoir accueilli, en 2007, la Conférence sur le climat. Mais pour cette année, les conditions sanitaires sont plus exigeantes qu’à cette époque-là, surtout que l’Indonésie a enregistré «6 052 363 cas de contamination et 156 519 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie», selon les derniers chiffres publiés par l’agence Reuters. Alors, évidemment, les autorités indonésiennes ne font preuve d’aucune passivité ou complaisance, pour éviter de transformer ce sommet en véritable foyer de contamination. Depuis dimanche, tous les participants au Gpdrr sont soumis à des tests Pcr quotidiens le matin, et reçoivent les résultats l’après-midi. Il leur a également été recommandé d’installer l’application PeduliLindungi qui alerte les cas de covid autour de soi. Alors, quelques participants s’interrogent sur le choix de Bali pour être le rendez-vous de cette septième session, l’Île étant l’un des lieux touristiques les plus prisés au monde, accueillant, en moyenne, 1,5 millions de visiteurs par an, «le paradis terrestre», l’a-t-on surnommé, en dépit de son passé sismique peu avantageux.
En abritant ce sommet multipartite, Bali succède donc à Genève, la capitale de la Suisse qui avait accueilli la sixième édition en mai 2019. Un choix qui est loin d’être anodin, puisque l’Indonésie se situe sur la Ceinture de feu, cet alignement de volcans qui couvrent plus de 40 000km du pacifique, faisant, ainsi, de l’Indonésie, l’un des pays les plus sismogènes au monde, si ce n’est le premier, avec plus de 129 volcans, tous actifs. Dans un article paru sur le Monde le 6 août 2018 et qui avait qualifié l’Indonésie de «Cœur sismique de la «Ceinture de feu», l’on peut lire qu’en moyenne, le «mouvement des plaques atteint cinq à six centimètre» par an. Un constat, certes, alarmant pour le plus grand archipel du monde, mais sur lequel comptent s’appuyer les autorités indonésiennes pour servir d’exemple en matière de résilience.
«L’emplacement de l’Indonésie dans la «ceinture de feu», avec ses conditions géographiques, géologiques, hydrologiques et démographiques la rendent sujette aux catastrophes. Par conséquent, l’Indonésie a la responsabilité humanitaire d’améliorer le paradigme de la gestion des catastrophes, qui est non seulement axée sur la réponse aux catastrophes, mais également sur la réduction des risques des catastrophe», a déclaré, dans un avant-propos du Programme officiel du Gpdrr, Muhadjir Effendy, ministre coordinateur du développement humain et des affaires culturelles de la République d’Indonésie. Dans le même document, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-unies pour la réduction des risques de catastrophe, Mami Mizutori, évoquant la gestion de la Covid-19, dresse «un bilan aussi réaliste que dérisoire», teinté d’espoir. «Les deux années de cette crise mondiale ont laissé des traces sans précédent dans le monde et mis en lumière le fait que nous vivons dans une société très inégale et vulnérable. Les crises sociales, économiques et sanitaires mondiales déclenchées par la pandémie de COVID-19 témoignent de notre incapacité à faire face à des risques de plus en plus interconnectés et multidimensionnels» a-t-elle fait savoir. Mami Mizutori plaide pour l’union sacrée de toutes les parties prenantes pour «surmonter les risques mondiaux complexes et nous engager à mettre en œuvre des changements dans notre monde transformé par la COVID-19, afin de garantir que personne ne soit laissée pour compte et que les plus vulnérables soient autonomisés».
Pour que personne ne soit laissé pour compte
En préambule des travaux du Gpdrr, des journées préparatoires ont débuté hier, dans les différentes salles du Bicc. Il s’agit de la Cinquième édition de la Conférence mondiale sur la reconstruction (WRC5), Troisième conférence sur l’alerte précoce multi-aléas et le Forum des parties prenantes. Ce dernier est composé de plusieurs organismes, allant de l’Undrr Africa à l’Undrr Amercia en passant par le partenariat arabe pour la réduction des risques de catastrophe. Dans ce dernier, les Comores ont comme point focal, Hamidou Soule, qui fait partie de la délégation comorienne conduite par le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité civile, Abdoulfatah Boina.
A l’instar de tous les points focaux, Hamidou Soule a exposé les travaux effectués aux Comores, ainsi que les projets futurs allant dans le sens du Cadre d’action de Sendai mais également de l’objectif de l’Undrr pour la région des pays arabes qui vise à «créer un forum de délibération technique et opérationnelle sur les progrès, les défis et les lacunes dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai dans la région». Le point focal a évoqué la mise en place de «plusieurs outils pour la gestion des catastrophes» parmi lesquels, le plan de contingence nationale, révisée en 2917 et en 2019 et qui devrait prochainement subir une troisième révision, à en croire Hamidou Soule. L’intéressé a également cité «le plan pour la gestion et l’évolution du karthala, le renforcement des risques d’alerte précoce, le plan des aléas cycloniques la mise en place d’une plateforme nationale ainsi que le suivi d’un nouveau volcan qui émerge au large de Maore».