Comme la plupart des agents de l’État, ceux de l’Office de la radiotélévision national des Comores ont perçu leurs salaires du mois de février. Seulement, à l’Ortc, on a eu la mauvaise surprise de constater une réduction des salaires. Une nouvelle arrivée deux semaines après le licenciement de trente agents pour “motif économique” (lire notre édition du vendredi 18 février dernier). La direction de l’Ortc reconnaît donc des difficultés financières dues “au recrutement abusif qui a été fait à l’époque de Mahamoud Salim Hafi et qui ont plombé nos finances et nous ont mis dans cette situation. 80% des personnes qui ne perçoivent aucun salaire ont été recrutées du temps de Hafi”.
Et pour Mohamed Abdou Mhadjou, plutôt que de licencier (encore) 150 agents qui “ne sont finalement pas fautifs dans cette situation, j’ai préféré réduire le salaire de certains de mes agents pour permettre à tous ceux qui ne percevaient pas de salaires faute de budget d’en avoir”. Du côté des agents contactés et dont aucun n’a voulu s’exprimer à découvert, “la mesure est injuste, agressive et abusive puisque la direction n’a même pas eu la décence de nous en avertir à l’avance, encore moins de mettre en place un moratoire”.
Une baisse de 5% serait donc enregistrée sur le salaire de chaque agent pour pouvoir payer 150 personnes “qui ne sont pas que des journalistes parce que ça concerne tous les services”.Mohamed Abdou Mhadjou, estime que “ce ne sont pas 5% qui ont été prélevés sur ces salaires. En réalité, ça dépendait du salaire de l’agent. Certains ont eu un prélèvement de 2 500 et d’autres 20 000. Il n’y avait pas un montant fixe pour preuve, moi, on m’a prélevé 50 000 francs”.
«Nécessité»
Selon l’intéressé, “aucun agent percevant moins de 100 000 francs n’a subi de réduction de salaire”. Malgré nos efforts, Al-watwan n’est pas parvenu à savoir combien de personnes en tout sur les 420 que compte l’Ortc ont eu une réduction de salaire ni le montant qui a été dégagé suite à cette mesure.Seulement, des agents décrient une politique “agressive et infondée tenant à justifier la mauvaise gestion de nos dirigeants comme si c’était notre faute. Mais la direction peut continuer à nous marcher dessus puisque malgré tout ça, aucun mouvement de grève n’a été enregistré et aucune révolte n’aura lieu.
«Abus»
Et ce d’autant que le directeur général nous a clairement mis en garde sur toute tentative de médiatiser l’affaire ou d’engager un bras de fer avec elle. Encore une fois, c’est à nous de payer les pots cassés d’une gestion calamiteuse, d’une politique de recrutement fantaisiste qui ne tient pas compte de la réalité de la boite et de ses moyens”.Le directeur général de l’Ortc lui, affirme avoir agi dans “le respect des textes avec notre autonomie et le code du travail au niveau des licenciements économiques (à noter qu’il ne s’agit pas ici de licenciement, Ndlr).
Et si le gouvernement parvient, d’ici avril par le biais de la loi rectificative, à nous trouver une solution, nous reviendrons sur l’ancienne grille. Ces réductions de salaires seront annulées. En attendant, nous devons passer par là pour ne pas licencier 150 personnes”. Toujours est-il que du côté des agents, si aucune mesure officielle n’a été prise, on dénonce la manière et la forme et dément notamment l’information selon laquelle “aucun salaire de moins de 100 000 n’a été impacté par cette décision”.